Cotonneux. la musique de Songs of green pheasant évoque dès la première seconde cet adjectif. Au-delà même de leur musique, il décrit aussi l'état d'esprit nécessaire à l'auditeur afin de se plonger comme il se doit dans l'univers éthéré de Gyllyng street, nouvel album de ce jeune enseignant de Sheffield.
La voix évanescente, presque asexuée, se joue ici des conventions mélodiques et se promène quelque part entre les sirènes d'Ulysse et un triste fantôme dépressif dans un château écossais qui n'aurait eu personne à effrayer depuis trop longtemps.
Dépouillée, la musique qui enrobe doucement la voix n'est pas sans évoquer celle des Cocteau Twins. Fluide, elle envahit immanquablement les espaces et accompagne, voire stimule, les divagations de notre esprit.
Jamais une note plus haute que l'autre, pourrait-on dire. Adepte des ambiances douces et nostalgique, Songs of green pheasant pourrait sans doute sans peine composer des compilations à la chaîne pour les magasins spécialisés dans le bien-être.
Au lieu de cela, Duncan Sumpner préfère bricoler ses petits sons dans son coin et se construire, nous construire, un petit monde féérique et mélancolique. Une abstraction musicale en quelque sorte. Une photo floue aux teintes sépia que l'on regarde assis près de la fenêtre, martelée par une pluie d'automne... Putain, qu'est ce qu'on est bien ! |