Pour cette 52ème Biennale de Venise, le pavillon ukrainien qui prend ses quartiers dans le magnifique Palazzo Papadopoli, palais renaissance situé dans le quartier San Polo qui a conservé toute sa décoration intérieure et les peintures originales de Tiepolo et Pietro Longhi, expose, sous le titre "A poem about an inland sea", les oeuvres de 8 artistes d’envergure internationale qui ne sont pas tous ukrainiens.
En effet, le Pinchuk Art Centre, centre d’art contemporain le plus important d’Ukraine et émanation de la fondation de l’éminent homme d’affaires Victor Pinchuk, qui représente officiellement l’Ukraine a privilégié la thématique en l’occurrence l’identité ukrainienne telle qu’elle peut être déclinée par des nationaux et des étrangers.
Victor Pichnuk réfute la pertinence de la nationalité en matière d’art et indique : "There are only brothers and sisters who share our thoughts and feelings and have the same vision, mindset and genetic code of perception and self-expression as we do."
Basée sur le concept du transculturalisme et la volonté d’ouverture de l’Ukraine au monde, l’exposition a été placée sous le commissariat de Peter Doroshenko, le directeur du Baltic Centre for Contemporary Art situé à Gateshead.
Au programme, exception faite du bateau peint aux couleurs du drapeau ukrainien de l’artiste d’origine portoricaine Dzine, DJ oeuvrant dans le street art, et des panneaux de Mark Tichner dont l’un accueille les visiteurs avec cette interpellation "We Are Ukrainians, What Else Matters?", essentiellement des arts visuels pour tenter de saisir cette fameuse identité ukrainienne.
Juergen Teller, photographe de mode réputé pour ses photos décalées et trash a trouvé un thème de prédilection à Kiev, ville saisie par la fièvre du capitalisme et du consumérisme.
Photographie dans le registre du "réalisme critique" pour Boris Mikhailov qui saisit des scènes de la vie ordinaire et photographie sociale pour Serhiy Bratkov, ancien ingénieur, qui présente des portraits d’ouvriers travaillant dans une aciérie.
Poésie et inquiétante étrangeté avec Sam Taylor-Wood, photographe et cinéaste anglaise, qui explore le mouvement dans l’image et les limites du temps, dans des photographies où les personnages à jamais figés regardent pour l’éternité comme les fumeurs hypnotisés par une flamme qui vacille ou la représentation de la légende de Léda avec le cygne qui disparaît progressivement pour réapparaître.
Enfin, Alexander Hnilitsky et Lesia Zaiats, membres de la plate forme pluridisciplinaire "Institution of Unstable Thoughts" ont réalisé des installations de "méditation cinématographique", sorte de chambre des métamorphoses qui explorent l’impact des différentes sources d’information émanant des objets.
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