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puce La force de tuer
Théâtre des Déchargeurs  (Paris)  août 2007

Drame de Lars Noren, mise en scène d'Adrien Lamande, avec Jean-Baptiste Azema, Lou Wenzel et Julien Villa.

"La Force de tuer" écrite en 1978 est une des premières pièces de Lars Norén, dramaturge Suédois né en 1944 et dont l'oeuvre, sombre et controversée, explore la nature humaine dans une écriture forte au dialogue souvent brutal et réaliste.

Décor minimaliste : deux chaises (dont l'une n'a pas de dossier), une table, un lit : c'est le logement du fils. Le fils va tuer le père. On le sait puis on le voit. Et l'on va remonter le temps, passant du dîner de la veille avec la petite amie du fils, à l'arrivée du père dans l'appartement.

D'entrée, deux choses nous étonnent : d'abord, le père et le fils sont joués par des comédiens du même âge et ensuite, la chronologie du texte a été modifiée. Après ces surprises de départ, on est littéralement happé par ce cauchemar sans issue et ces choix se révèlent même être assez judicieux.

Le jeune metteur en scène Adrien Lamande, dont c'est une des premières mises en scènes, s'amuse beaucoup et ça se voit. Mais hormis le côté farce de l'absurde et grand-guignol de cette tragédie filiale, il montre brillamment la complexité de chacun des personnages à travers des séquences éclatées, "remixées" et même hallucinatoires, semblant sorties de l'imagination des interlocuteurs. Il jongle avec les références, les rythmes et impose son style tantôt réel, tantôt onirique. Kaléidoscope d'images revisitant ce fait divers à travers un prisme déformant, il met en relief la tension qui s'installe.

Et même s'il use et abuse parfois d'artifices un peu faciles ou déjà vus (le classique du trou de texte par exemple), Adrien Lamande ose et disloque le texte de Lars Norén sans rien perdre de cette ambiance pesante où malaise et compassion s'installent à l'égard des protagonistes et où cette partition jouée désaccordée met en exergue la folie dormante.

Les trois comédiens sont épatants et, de toute évidence, dirigés avec talent. Julien Villa plein de frénésie contenue révèle le mal-être de ce fils enfermé dans sa carapace qu'il ne peut quitter sans recours à la violence. Sa présence est brute et sa révolte assourdissante. Jean-Baptiste Azema compose un père à la dérive et pitoyable. Il est plus que convaincant et joue avec une grande subtilité ce personnage hagard. Lou Wenzel enfin, féline, irradie dans le personnage déclencheur de Rodka, avec le regard ahuri de celle qui cherche à comprendre, toute empêtrée qu'elle est dans ses propres contradictions.

On peut ne pas rentrer dans ce délire hypnotique mais on est obligé de reconnaître que c'est gonflé, incisif et que cette vision de la pièce rend bien compte des luttes intérieures de ces personnages de chairs et de sang, magistralement construits par l'immense auteur Suédois.

 

Nicolas Arnstam         
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