Des guitares et des violons. Une voix avec un certain potentiel sans être exceptionnelle. Un rock français qui fait la part belle aux mots.
A première vue, seul le nom de groupe ne colle pas au décor puisqu'il ne s'agit pas de Louise Attaque dans cette chronique mais bel et bien d'un jeune groupe, Histoire de...
Une première écoute s'avère nécessaire afin d'appréhender le phraser du chanteur entre chant et scansion mécanique donnant parfois l'impression que le texte ne va pas avec la musique. Sur le plan mélodique en tout cas car l'ambiance est parfaitement adaptée. Noire et dure.
Evoquant Louise Attaque pour la voix et les violons très présents, on retrouve aussi dans l'univers de Histoire de un arrière-goût de Red Cardell et quelques intonations proches de Noir Désir.
Les 9 titres (d'ailleurs l'album est un peu court) montent en puissance, portés par l'imparable trio voix forte et charismatique, basses lourdes et très en avant comme il est assez rare dans la chanson française et bien sûr, ce violon tantôt docile et tantôt sauvage, très joliment détourné pour en faire ici un instrument rock redoutable, plutôt Dirty Three que Catherine Lara. Quelques guitares rock et grinçantes ont droit de cité tout de même plus que comme un simple accompagnement sur quelques titres mais ne manquent pas vraiment et font même l'originalité de ce disque.
Il faudra attendre le dernier titre pour découvrir le tube du disque, "Tu me regardes même pas" sombre et dans son thème et fédérateur dans sa mélodie.
Un bon disque de rock français, ce premier album situé à la frontière de la chanson à textes et du rock en évitant les écueils de la tendance chanson néo réaliste du quotidien.
Pour paraphraser le groupe ("Me tendre la main"), je dirais qu'on n'ira pas bien loin si on se contente de peu mais il nous en faudrait plus pour être curieux. Premier album sympathique qui devrait donner plus tard un second disque plus mûr et plus abouti.
A garder au chaud d'ici là, histoire de ... |