Les rockers pré-pubères de Voxtrot débarquent sur la scène du Saint-Père au coucher du soleil mais on attend encore le levé de rideau. Car les mélodies power-pop du groupe d’Austin (Texas) manquent singulièrement de consistance, tout au plus de fermeté.
A l’image d’un album sur lequel manquent quelques singles (Pourquoi ne pas avoir inséré quelques titres des anciens EP ?) Emmené par leur leader à rayures, Voxtrot est avant tout un jeune groupe avec quelques moments gagnants (le "très bon malgré tout" Firecraker) mais encore trop de lacunes pour prétendre au trône.
Quelques concerts de plus et un sens plus aiguisé des mélodies donneront sans doute une meilleure assise au groupe encore trop teenager dans sa tête (et ses sweats). Rencontre avec Voxtrot à la sortie du concert.
Histoire du groupe ?
Ramesh Srivastava : J’ai enregistré les chansons dans mon coin, puis j’ai dut déménager pour mes études en Ecosse en 2001/2002. Nous composions les chansons pendant les vacances, lorsque je revenais à Austin. Le groupe était donc fait en intermittence. La transition vers un groupe professionnel s’est fait de manière assez naturelle, puisque nous jouions assez souvent dans un club d’Austin, qui s’appelle Emo’s, un endroit très populaire. Et le responsable de la salle nous a dit un jour : «Si vous voulez aller plus loin, faites moi signe». Je lui ai demandé si cela impliquait que je revienne à Austin, il m’a dit «oui». Je suis revenu ! (Rires)
Quels groupes américains vous-ont influencé ? On parle souvent du complexe d’infériorité des groupes américains face à l’Angleterre…
Ramesh Srivastava : Lorsque vous êtes jeunes il est simple de croire que l’Angleterre produit un meilleur rock. Mais des groupes comme Dinosaur Jr, Sonic Youth, sont américains et proposent une bonne alternative. Mais j’avoue que le mainstream US est absolument affreux…
Je ne pense pas que toutes les radios européennes soient toutes géniales, mais aux Etats-Unis il faut payer un droit de passage de plusieurs centaines de dollars pour passer sur la moindre radio ayant une audience conséquente… C’est absurde. Il reste quelques radios indépendantes importantes, quelques college radios mais sinon il est totalement impossible de percer naturellement aux USA.
Ceci est votre premier album, mais vous avez déjà sorti une poignée de singles impressionnants… Peut-on espérer un album de compilations de ces titres ?
Ramesh Srivastava : J’adorerai, mais avec de nouvelles compositions. Ceci serait surtout pertinent en dehors des USA pour le public qui s’intéresse à notre travail.
Etes-vous encore aujourd’hui sur un label indépendant ? N’avez-vous pas la tentation d’être connus du plus grand nombre via les gros médias de diffusion comme MTV ?
Ramesh Srivastava : Nous sommes encore sur un label indépendant, filiale de Beggars. Mais pour moi, dans ma tête en tout cas, Internet a déjà remplacé la TV, et Myspace est très important pour nous. Je n’arrive toujours pas à comprendre que des gens regardent encore MTV, enfin je veux dire pour moi c’est un ancien réflexe. Mais nos clips vont être relayés dessus, je suis quand même bien conscient que cela nous apportera un nouveau public ! |