Près de trois mois après la sortie de Variety, le couple le plus créatif de France nous propose une version anglaise de leur dernier rejeton. Volonté d’expansionnisme à l’heure de la mondialisation ? Gros coup commercial avant de partir à la conquête du monde ?
Rien de tout cela, seulement l’envie de renouer avec la culture musicale anglo-saxonne et d’aller au bout de leur démarche.
Rappelons que Fred Chichin et Catherine Ringer n’en sont pas à leur premier essai dans ce domaine, une version anglaise d’ "Andy" étant déjà sortie en son temps. Variety reprend la partie musicale de son correspondant français, la langue de Molière laissant place à celle de Shakespeare. Il est bon de rappeler que le nouveau projet des Frenchies est né de la collaboration avec Serj Tankian, chanteur du groupe System of a down. En résulte le titre "Terminal Beauty" présent en version anglaise sur les deux albums.
Chichin et Ringer n’ont jamais caché leurs influences anglo-saxonnes au même titre que leurs explorations musicales tous azimuts. La réalisation de l’impeccable Mark Plati (poursuivant ainsi avec la filière française après le dernier Louise Attaque) se met au service des compositions des Rita.
Variety porte remarquablement son nom tant la monotonie n’est pas de mise. L’harmonica est de sortie sur l’intro très dylanesque de "Communic’ hearts in love" avant de laisser la place sur ce même morceau à des riffs de guitares que n’auraient pas renié, à une époque, Robert Smith et sa bande. Au jeu des ambiances et des sonorit classieux sur "Paris (France)", résolument dansant sur "Ding dang dongt, bluesy rock" sur "Big bone to chew"…
A noter que Variety accueille gracieusement deux ressortissants de la mouture française (donc en français dans le texte), et là c’est du pur bonus pour "Soir de peine" et "Ma veille ville". L’occasion de mettre en perspective les deux versions.
Trop intègres pour se vendre à l’industrie du disque, Les Rita Mitsouko nous proposent de les suivre sur leur versant anglo-saxon. Après l’écoute des deux versions de l’album, ma préférence va définitivement à l’anglaise tant la langue de la Perfide Albion sied à merveille à la musique de nos Froggies.
Cet album anglophone est réellement une belle surprise qui trouvera facilement l’occasion de revenir squatter mes platines. Espérant que cela ne motive pas Placebo à ressortir des compositions fadasses en français… |