Je ne sais pas si cela vient de moi mais ces temps ci, il n'y a pas un album, un artiste qui réussisse à me passionner vraiment. Certes, j'écoute nombre de choses récentes avec plaisir et curiosité, toujours friand de découvertes et de frisson mais pourtant, rien n'y fait. Mon oreille reste distraite, pour ne pas dire distante et les ritournelles du moment que distille patiemment ma platine cd ne me font pas vibrer.
Pourtant il y a de bonnes choses, agréables à écouter, sautillantes ou plus mélancoliques mais rien qui sache me prendre aux tripes, ni au coeur.
Je trouve en fait que les compositions actuelles manquent cruellement d'intensité dramatique ou de puissance ou les deux en même temps. Il manque ce quelque chose qui vous transporte, vous vide l'esprit ou vous fait réfléchir, ce truc qui fait que l'on s'identifie à une époque plus qu'à une autre.
En fait j'ai peur que la production musicale suive le chemin de la facilité, comme le cinéma finalement avec une production essentiellement légère et si possible comique. Vous voyez le genre. Un truc capable de vous donner le sourire mais incapable de vous redonner espoir. La chanson qui vous fait danser sur place mais pas avancer d'un pas. Le truc pas chiant et pas prise de tête, à la limite du consensuel quand on sent qu'il se voudrait secrètement plus osé.
On ne peut certes pas reprocher autant à Georgie James. Ce n'est pas de leur faute s'ils sont tombés au mauvais moment dans mon mange disques.
Finalement ce qui est le plus agaçant, c'est de sentir ce potentiel derrière ce disque. De jolies mélodies un peu Simon & Garfunkel dans l'esprit ("Places") rappelant un peu Everything but the girl, un rock sous-jacent et frais ("Cheap champagne"), tout est là pour passer un bon moment mais ... qui ne se prolonge pas longtemps après la fin du disque.
Places qui, néanmoins, récompense l'auditeur par deux titres bien sentis "Dont look up" et "Cake parade" tubesques et qui font d'autant plus regretter que tout le disque ne nous ait pas accroché autant.
Un disque peut-être un peu fade qui a du mal à vraiment s'épanouir mais qui se révèle sur la longueur, un peu comme un vin trop jeune mais prometteur. Reste à savoir si les claquements de mains de "Need your needs" sauront résister à la mode et passer l'hiver. |