Depuis le 22 août 2007, Jean-Laurent Cochet triomphe sur la scène du Théâtre Pépinière-Opéra dans "Aux deux colombes", une délicieuse comédie de Sacha Guitry, dont il a assuré la mise en scène et qu'il interprète entouré de quatre excellentes comédiennes que sont Paule Noëlle, Viriginie Pradal, Catherine Griffoni et Anne-Marie Mailfer.
En ce lundi, jour traditionnel de relâche, nous le retrouvons néanmoins sur cette même scène pour la reprise de ses Cours publics d'interprétation dramatique, cours qui connaissent un succès considérable.
Ce soir, cette première des 5 Master Classes du dernier trimestre 2007, qui fait, au demeurant, l'objet d'une captation télévisée, permet au public de retrouver, avec bonheur, le Maître. Après l'interruption estivale qui fut très studieuse pour ce qui le concerne. Jean-Laurent Cochet paraît sur scène dans une forme éblouissante et son entrée est saluée par une véritable ovation qui, bien évidemment, le ravit.
De nouveaux élèves se sont inscrits à ses cours et voici venu le moment d'en découvrir certains, aux côtés d'élèves plus aguerris, confrontés à un exercice périlleux, mais ô combien formateur pour le comédien et délectable pour les auditeurs, l'exercice de la fable.
Principe de la situation théâtrale, la fable constitue un des fondements essentiels de la formation dispensée par Jean-Laurent Cochet et permet notamment de faire la différence entre l'acteur qui joue et le comédien qui déjoue.
Au programme ce soir, La Fontaine donc, avec "La lionne et l'ourse" "La montagne" et "Le loup et le chien". Jean-Laurent Cochet appelle ensuite deux élèves qui vont l'épater littéralement avec eux poésies d'Arthur Rimbaud "Le cabaret vert" et "Le dormeur du val".
Suivent ensuite des scènes qui sont extraites de l'œuvre théâtrale de Jean Giraudoux que Jean-Laurent Cochet considère comme l'un des plus grands écrivains ayant écrit des chefs d'œuvre absolus.
Ces scènes, la scène du mendiant dans "Electre", une scène d'"Intermezzo" et le bouleversant monologue d'Irma Lambert dans "La folle de Chaillot", sont l'occasion pour lui non seulement d'apprécier et de rectifier le travail des élèves mais aussi de parler de l'histoire du théâtre et de la place de l'auteur dans le siècle, d'analyser son style et le fond de son propos ainsi que d'évoquer, au travers d'anecdotes et de souvenirs, des figures légendaires comme celle de Louis Jouvet qui fut à l'origine de l'écriture théâtrale de Giraudoux, et un de ses plus brillants interprètes, ou Marguerite Moreno dont l'interprétation a marqué de son empreinte le personnage de "La folle de Chaillot".
En fin de cours, beaucoup auront sans doute découvert un auteur rare, qualifié de "tragique populaire", André Obey avec un extrait de sa pièce intitulée "Une fille pour le vent".
Près de deux heures et demie se sont écoulées. Le temps a passé… comme dans un songe. |