Comédie dramatique de Martine Feldmann et Pierre-Olivier Scotto, mise en scène de Marion Sarrault avec Thierry Beccaro et Pierre-Olivier Scotto.
Deux hommes, deux tempéraments différents, deux parcours de vie. L’un est un brillant député-maire aux dents longues qui vit sous les feux médiatiques, l’autre un obscur professeur de province plutôt introverti. Deux frères aussi qui se retrouvent après de longues années de silence réciproque pour des retrouvailles qui ne semblent pas fortuites.
De souvenirs en anecdotes, ils mesurent le chemin parcouru depuis leur enfance dans une banlieue modeste et réveillent aussi de vieilles rivalités et de sombres jalousies. Comme tous les frères. Et puis, il faut bien en venir au but de ces retrouvailles qui ne sont pas fortuites et qui va peut être déterrer la hache de guerre. En dire plus dévoilerait l’argument de cette pièce à rebondissement dont le dénouement est pour le moins inattendu.
Sous le titre "Les prédateurs", Martine Feldmann et Pierre-Olivier Scotto ont réécrit et décliné sous un autre angle, celui du pouvoir, "Les faux frères", une comédie qui avait rencontré un beau succès public il y a quelques saisons avec les mêmes interprètes.
Avec un savant dosage de sensibilité, de réalisme, de satire et d'humour, ils explorent l'ambivalence des relations fraternelles pour tracer cette comédie douce amère qui épingle aussi bien les winners flamboyants que les patients qui guettent leur heure.
Dans une sobre mise en scène, Marion Sarrault orchestre ce huis clos "fraternel" dans lequel les deux comédiens, qui se connaissent bien, trouvent aisément leurs marques.
Pierre-Olivier Scotto est parfaitement juste en intellectuel qui ronge son frein et Thierry Beccaro épatant dans le rôle du politicien, qui a fait son trou à coup d’opportunisme et de compromissions, voire de trahisons, et qui se révèle un colosse aux pieds d’argile, rôle qui lui permet de naviguer avec succès dans plusieurs registres. Et la confrontation est réussie !
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