Comédie dramatique de Philippe Blasband, mise en scène de Steve Suissa avec Judith Magre et Jean-Claude Jay.
Adaptation éponyme par Philippe Blasband du scénario du film "Une liaison pornographique", réalisé par Frédéric Fonteyne en 1999 avec Nathalie Baye et Sergi Lopez, sur une thématique proche de celle d'"Intimité" filmé par Patrice Chéreau, qui esquisse la fausse dichotomie du sexe et du sentiment qui se trouvent toujours réunis, ne serait-ce l'espace d'un instant.
Ici, un homme et une femme se remémorent, bien longtemps après, un épisode de leur vie au cours de laquelle ils se sont mutuellement recrutés pour assouvir un fantasme d'ordre sexuel. Presque un contrat synallagmatique entre deux inconnus qui ne veulent rien partager d'autre que cette relation sexuelle strictement encadrée et ritualisée dans un lieu anonyme.
Ils se sont aimés, sans doute, mais sans rien savoir des personnages qu’ils étaient, de leur passé ou de leur présent, dans une relation sans enjeu autre que le plaisir des sens. Ni l’un ni l’autre n’ont souhaité ni cédé à la tentation évidente d’en savoir ou d’en vouloir plus.
La scénographie minimaliste, presque symbolique, laisse la part belle au jeu des comédiens, sous la direction de Serge Suissa, dans ces flash backs lumineux. Sur scène, Judith Magre et Jean-Claude Jay, sensibles sobres, émouvants et vibrants aussi, sont dans la réminiscence, la narration et le souvenir de ce désir et de cet amour singulier.
Car les choses d’hier sont les choses d’hier. Pourtant point de tristesse, de regret ou de nostalgie. Juste l'évocation. Enfin une histoire d’amour qui finit bien. |