Déjà cinq concerts dans les pattes, direction maintenant la cave pour la suite des festivités. Premier groupe : Joe Lean & The Jing Jang Jong.
Projet solo d’un membre de Guitar Wolf ou de Thee Michele Gun Elephant ? Bien essayé, mais il s’agit encore d’une formation directement débarquée de la péninsule d’Albion.
Pour laquelle on éprouve d’emblée une tendresse particulière tant leur look frise la perfection. Inspiration mod époque Marquee Club : coiffés, sapés classe avec les instruments vintages allant de pair. Pourtant objectivement, pas de quoi s’enthousiasmer outre mesure.
Musicalement, rien de bien folichon, un cocktail rock sixties survitaminé - presque original en ces temps de revival eighties - somme toute assez banal. Tellement surjoué, le jeu de scène en devient cliché ; Joe Lean - et sa fausse ressemblance avec Mick Jagger - en faisant vraiment des tonnes. Mais voilà, l’appréciation de la musique s’écarte souvent des considérations rationnelles, et l’on pardonne parfois exagérément …
Alors oui, Joe Lean et ses boys ont vraiment assuré.
Sans entrain, place maintenant à We Say Party ! You Say Die !
Accoudé à la table de mixage, on souffre en silence, égrenant les titres sur la playlist de l’ingénieur du son située à proximité. En ouverture de We Are Scientist à la Maroquinerie, We Say Party ! You Say Die ! avaient fortement relevé le niveau.
Ce soir, la musique des canadiens fatigue, écoeure, dégoûte. Même plus envie de reprendre une bière dans ces conditions. Juste une désagréable sensation d’electro pop lourdingue mille fois entendu, grosses ficelles et tout le tremblement …
Après une douzaine de morceaux, tout ce petit monde regagne sagement les loges pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Inutile de dire que le public s’était majoritairement déplacé pour apprécier en live le phénomène Teenagers, bande de petits français auteur du fameux I Fucked My American Cunt, élu single de l’année par le NME.
Sur scène, le quatuor sonne comme une improbable rencontre entre Cansey de Ser Sexy et Lio, à savoir electro-cheap-salace. Jeu de scène tout en retenue, le chanteur parle plus qu’il ne chante. Derrière, le guitariste tricote des riffs pop dansants assez incroyables. Il se passe un truc, c’est incontestable.
A défaut d’être historique, cette prestation restera comme l’une des plus marquantes de cette édition 2007 des Inrocks. Malheureusement, la fatigue devient écrasante et c’est perclus de regrets que l’on se résout à abandonner la Boule Noire. Dans la foulée de leur tube joué en quatrième position.
Longtemps qu’on n’avait pas vu un groupe hexagonal dégageant une telle personnalité. Reste à savoir si les Teenagers réussiront à garder le cap … |