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Entretien de novembre 2007  (Paris)  16 novembre 2007

Avant de regagner le Théâtre Pépinière-Opéra, où il triomphe avec "Aux deux colombes" de Sacha Guitry, dont il a également assuré la mise en scène, Jean-Laurent Cochet nous reçoit pour un nouvel entretien, celui de novembre 2007, qui s'inscrit dans le cycle d'entretiens autour de ses Master Classes.

Au cours de ces Master Classes, il dispense un Cours public d'interprétation dramatique durant lequel, si le théâtre est roi, il aborde aussi d'autres arts comme la poésie et la musique, arts qu'il pratique et qu'il sert également dans les spectacles qu'il propose au public.

Ce qui fût notamment le cas dans les deux derniers cours, ceux du 29 octobre et du 11 novembre 2007, et donc constitue la trame de cet entretien.

La poésie

Dans les deux dernières Master Classes, celle du 29 octobre 2007 et celle du 12 novembre 2007, vous avez évoqué la figure et la poésie de Marie Noël dont l'œuvre est cœur d’un récital poétique que vous présentez régulièrement, et tout dernièrement le 28 octobre 2007. Pouvez-vous en parler ?

Jean-Laurent Cochet : J'ai commencé à lire Marie Noël très tôt, comme tous les auteurs que j'ai abordés, parce que j'étais entouré de livres et j'en entendais beaucoup parler, parce qu'elle a été, de tous temps, en dépit de sa discrétion, unanimement aimée par les gens de qualité, et également, dès mes cours de théâtre, par Madame Clervanne, Madame Dussane et par Jean Sarment, orfèvre en la matière. Cela rejoint ce que disait Montherlant : "On pourrait sauter de François Villon à Marie Noël, la poésie française resterait intacte", ce qui ne veut pas dire qu'il en négligeait d'autres.

Marie Noël est un gigantesque poète et j'ai commencé à l'entendre dire par Mary Marquet. Si j'ose dire "pas très bien", car ce n'était pas du tout de son registre mais elle ne pouvait rien faire qui ne soit pas intéressant. Comme je le dis souvent, elle avait un orchestre symphonique dans la voix mais il lui était difficile d'en extraire de petits morceaux de flûte. Non pas que Marie Noël ne soit qu'un chant de rossignol. Car c'est un personnage d'une violence intérieure et d'une véhémence incroyable, aussi violente que Madame de Noailles. Elles s'adoraient d'ailleurs. Il y a avait ainsi trois femmes qui s'adoraient : Madame de Noailles, Marie Noël et Colette.

Elles ont chacune écrit sur les deux autres et elles se rejoignaient, alors qu'elles étaient de provenance très différente, mais elles étaient réunies par l'amour. Ce qui est encore plus étonnant chez Marie Noël qui n'a jamais connu "que" (et c'est peut-être plus violent) l'amour de Jésus qui a été un amant bien exigeant et difficile. Mais elles avaient la même passion, la même gourmandise, la même dimension, la même folie, pourrait-on dire, chacune à sa manière. Marie Noël et Colette étaient très proches l'une de l'autre, l'une de la Puisaye, l'autre de l'Auxerrois. Mais il n'y a pas que cela qui les a réunies. Elles étaient très terriennes, plus que Madame de Noailles.

Pour en revenir à Mary Marquet, elle ne disait que quelques poèmes de Marie Noël mais cela m'a suffit pour vouloir en découvrir d'autres. J'ai lu tout ce qu'elle a écrit et en particulier les fameuses "Notes intimes" qui est un journal en prose. Tout ce qui est écrit par Marie Noël est "poétique", et constitue un grand livre de chevet pour tous les individus et pour tous les artistes. J'ai commencé à me livrer à elle, si j'ose dire, quand je me suis installé au Théâtre Hébertot où nous programmions des grandes soirées poétiques de 2-3 heures, parfois plus courtes selon les auteurs, et pour la première fois j'ai conçu un montage intitulé "Le cœur innombrable" qui réunissait toutes les femmes qui avaient écrit des chansons ou poèmes sur l'amour, ce qui n'excluait pas l'humour.

La première partie, dans laquelle je continue à puiser pour mes spectacles Marie Noël, était constituée d'un dialogue entre Marie Noël et Anna de Noailles et la seconde partie était consacrée à Colette entourée de tous ses satellites comme Hélène Vacaresco et Françoise Mallet-Joris. La transition était assurée par le texte que Marie Noël avait écrit pour la disparition de Colette. Depuis il ne se passe pas d'année sans que je fasse, avec une partie de ma compagnie, des spectacles Marie Noël.

Cela m'a permis de connaître une femme avec qui on la confond presque maintenant, une femme absolument étonnante, qui s'appelle Elise Autissier, qui avait été une proche de la princesse Bibesco, et qui a vécu avec Marie Noël dans la maison de cette dernière pendant les 25 dernières années de sa vie. Quand nous allons là-bas, nous sommes reçus dans la maison de Marie Noël, conservée en l'état, dans laquelle une grande salle est réservée à la Société des Sciences Naturelles et Historiques de l'Yonne, à qui Marie Noël a légué ses œuvres, à Elise bien sûr, qui dessine admirablement et qui a fait des portraits de Marie Noël, dont celui que j'ai sur mon piano.

Elle faisait aussi des photographies dont une des dernières de Marie Noël que j'ai également. Je suis resté en relation permanente avec elle et j'ai pu dénoncer auprès d'elle des gens qui s'accaparaient les textes de Marie Noël, sans se soucier de savoir s'ils étaient libres de droits, pour les utiliser et les défigurer comme l'abbé Letteron, j'oserai dire le bien nommé, dont le nom de scène était Nortel. Car il voulait aussi mettre en scène.

Elise Autisser a souhaité absolument que je consacre une soirée à un roman de Marie Noël "Anna Bargeton", qui est une œuvre unique et sublime, qui fut une de mes dernières lectures au Théâtre Daunou, à l'issue de laquelle nous étions, la salle et moi, tous en larmes. C'est un texte d'une hauteur et d'une grande simplicité qui va bien plus loin encore que "Le cœur simple" de Flaubert. Et puis, surtout, entre temps, juste avant qu'il ne meure, nous sommes allés avec Laurent Blanchard à Auxerre faire une soirée en hommage à Colette et Marie Noël.

En seconde partie, nous avions joué la seule pièce qu'avait écrite Marie Noël et qui n'a jamais été jouée "Le jugement de Dom Juan" qui se présente comme un mystère médiéval extraordinaire qui met en scène Dom Juan et la Vierge. C'est Laurent qui l'avait monté lui-même, et, il était déjà complètement décharné, tout sublime en blanc, on ne savait plus s'il jouait Dom Juan ou un ange et Elise Autissier avait décidé que jusqu'à sa mort on ne donnerait plus les droits pour jouer cette pièce avec quelqu'un d'autre que Laurent.

Il y a deux ans nous avions fait au grand Théâtre d'Auxerre une grande soirée Marie Noël-Colette avec toute ma compagnie. Et donc tout récemment, pour les quarante ans de la disparition de Marie Noël, nous avons fait un spectacle composé de textes écrits par elle et de trois textes d'Anna de Noailles qu'elle cite et qui traitent de la poésie. Le plus important, c'est non seulement ces rencontres avec elle, mais le fait que c'est une des personnes avec qui je vis en permanence.

Auprès d'un certain public elle est restée "la bonne dame d'Auxerre" parce que c'était une petite femme avec un regard qui reflétait le ciel, qui s'était un peu ratatinée avec les années. On avait d'ailleurs érigé une affreuse statue d'elle à Auxerre qu’on s'est empressé de cacher tellement elle était horrible ressemblant à cette petite chose que l'on trouve dans les gâteaux pour tirer les rois. Son vrai nom était Marie Rouget et cette petite femme était un grand poète que le souffle de la poésie a habité sous toutes ses formes. C'est sans doute l'œuvre la plus variée sur le plan métrique et versification.

Elle a écrit des textes somptueux presque plus beaux que "Ballade de la belle heaumière" ou "Ballade à ma mère" de Villon. Elle a écrit des poèmes comme "Chandeleur", qui sont visionnaires, et dont Elise Autissier me demande toujours au téléphone que je lui en dise deux strophes. C'est un poème qui lui est venu, en vers de six pieds, et qu'on ne peut transformer en alexandrins à cause de l'assonance et de la rime, qui raconte l'histoire de tous les hommes de la création qui se présentent devant Dieu avec leur bougie allumée, la flamme symbolisant l'âme et la cire qui va fondre le corps. Il s’agit d’un poème somptueux, d'une simplicité biblique, c'est le cas de le dire, et elle l'a entendu une nuit et, le matin, elle s'est levée et a écrit le poème sans rien changer de ce qu'elle avait "entendu" la nuit et qui lui avait été dicté. C'est un grand grand poète.

Il y a quelqu'un qui en parle très bien, qui est un homme qui ne fait pas partie des gens de notre temps, j'entends par-là ceux qui ne seront que de ce temps-là et n'auront pas de quoi s'en vanter, un homme admirable et un grand romancier, François Taillandier. Et pour vous dire, c'est qu'il cite Edmond Rostand et Marie Noël parmi les auteurs qu'il préfère. Et cela est une indication.

Voilà en ce qui concerne Marie Noël. Alors, comme très souvent, mais pas toujours, elle avait une petite voix fluette et, quand elle disait ses poèmes, elle tombait dans le piège des comédiennes qui adoptent cette voix, qui fait du tort aux poèmes, quand elle disait "Quand il est entré dans mon logis clos…". Comme "Le cher petit oreiller…" de Marcelline Desbordes-Valmore. Or ce sont des femmes d'une sensualité éperdue ! Il reste quand même des échanges enregistrés quand elle parle de sa poésie. C'était une femme intelligente, très vivante, un souffle, mais quel souffle, celui dont parlait Anna de Noailles à propos du plexus solaire et qui a été dit lors de la dernière Master Classe par Marina Cristalle.

Ce qui illustrait la difficulté de cette poésie si simple.

Jean-Laurent Cochet : Rien n'est simple si on veut retrouver le point de substantation, si on peut dire, du poète. On a toujours tendance à montrer la sangle abdominale, le point où on respire. Comme dit Cocteau : "Le poète est beaucoup plus que ça. Il n'est pas inspiré il est aspiré". Cela vient d'en haut, on vient le chercher et ce sont des cas suprêmes.

Il y a des gens qui ont écrit de jolis vers, ne parlons pas de ceux qui n'ont rien fait ou qui apparemment ont écrit une poésie qui n'est pas accessible à toutes les sortes de public, comme Saint John Perse ou Mallarmé, qui passent un peu au-dessus du chignon de la gardienne de maison. On se rend compte quand on en fait, non pas l'analyse intellectuelle, mais l'analyse de la provenance à partir de quelques éléments de leur vie. Tandis que Rimbaud, même si on ne comprend pas tout quand on n'est pas initié, c'est le vrai poète.

Je pense à un élève qui est venu lundi dernier donner la réplique à Sosie, cette espèce de grand garçon sublime qui est un génie, qui écrit lui-même des poèmes. Il a fait au cours une chose étonnante, en partant de plusieurs textes qui étaient en train de gésir en lui et qu'il a malaxé sur le thème de l'homme et du surhomme à travers la poésie - il connaît Nietzsche par cœur à 22 ans, c'est stupéfiant ! Je vais le présenter bientôt à Lucchini pour qu'ils puissent bavarder ensemble.

Avec Nietzsche, puis Pessoa, il en arrive au bateau ivre de Rimbaud qu'il nous décortique mot par mot, comme aucun professeur ne pourrait ou ne saurait le faire. Il nous raconte, avec l'abondance de celui qui le dirait en nous révélant, le symbole derrière le mot et le décrypte complètement avant de le dire sans commentaire pour en arriver au jardinier d'Electre dont on ne sait plus, au bout d'un moment, si c'est lui ou s'il le dit complètement d'une manière comme je ne l'ai jamais entendu en reprenant totalement à son compte le texte de Giraudoux.

C'est un moment fabuleux. Il m'a atterré, dans le bon sens du terme, et je n'arrivais pas à rebondir. Car c'est difficile, même si c'est un garçon qui ne se hausse pas du col, on peut lui dire qu'il a du génie, il nous regarde avec son grand oeil, n'est pas contre mais ne s'en targue pas. Je le ferai passer prochainement. C'est un vrai poète. Il pourra peut être techniquement amplifier ce don mais, au-delà du don, il a ce monde en lui et on y revient tout le temps à la fameuse phrase de Goethe : "Si je n'avais porté en moi le monde par pressentiment, avec les yeux ouverts, je serais resté aveugle." C'est cela que j'appelle le génie : des gens qui sont visités et qui savent déchiffrer le message qu'on leur demande de communiquer. "Poésie, amitié que le vulgaire ignore" comme disait Musset. C'est sa définition de la poésie. C'est beau.

La musique

Vous parlez souvent de musique, de musicalité, et puis vous avez conseillé les "Leçons de musique" de Jean-François Zygel. Je souhaiterai aborder votre rapport avec la musique et savoir si vous auriez pu être musicien.

Jean-Laurent Cochet : Après les études que j'ai faites, j'aurais effectivement pu être musicien et entreprendre une carrière de concertiste, et ce n'est pas n'importe qui qui me le disait, puisqu'il s'agissait de Jeanne-Marie Darré. Mais c'était le théâtre qui m'importait et qui a été mon choix. J'aurais eu l'impression de trahir ma vocation théâtrale. Il est vrai que j'ai toujours été nourri de musique, musique que j'ai commencée bien avant le théâtre puisque, grâce à mes parents, puisque c'était l'éducation que l'on donnait aux enfants, même si je n’étais pas dans un monde de grands bourgeois ou de grandes familles, comme chez les Duhamel où chacun apprenait un instrument pour jouer lors des réunions avec la famille. "De la musique avant toute chose" comme disait Verlaine.

La musique, c'est la base de tout, c'est le son premier qui arrive à nous raconter quelque chose sans être un vocable dirigé par l'intellect pur. J'ai commencé les cours de piano à 6 ans et j'ai bien aimé cela. Et quand je commençais quelque chose, soutenu ou non par mes parents, je voulais aller aussi loin que possible et j'ai rencontré une femme admirable, Madame Guérinot, qui a été mon professeur pendant de longues années, qui était une amie de Jeanne-Marie Darré avec qui elle était allée au Conservatoire ; elles s'aimaient d'ailleurs au point qu'elles se ressemblaient. J'ai donc beaucoup travaillé avec elle.

Elle me faisait passer des auditions et je finissais toujours le concert avec des morceaux les plus difficiles à l'Ecole normale ou ailleurs. J'ai conservé des enregistrements où, à l'âge de 13-15 ans, je jouais "Rêve d'amour" de Litzt et une polonaise de Chopin - je ne me mouchais pas du pied - et c'était très bien. J'ai passé de nombreux concours où j'obtenais de belles récompenses. Je faisais cela en parallèle de mes études secondaires et j'en étais ravi. La musique est un énorme travail, très exigeant et je m'y adonnais avec beaucoup de passion mais le théâtre prédominait.

La musique m'a toujours soutenu et je ne peux pas passer une journée sans écouter de la musique, c'est comme une journée sans lire, ne serait-ce que 30 pages. J'aime de plus en plus ce qu'on appelle aujourd'hui la musique live parce que je trouve les CD assez aseptisés. Mais j'ai beaucoup d'enregistrements sur vinyl ce qui permet d'écouter de la musique plus pulpeuse, plus charnelle. J'ai également appris le chant que j'ai travaillé avec Jean Lumière, ce qui a été essentiel en permettant la transition entre musique pure et théâtre pur, et m'a appris comment respirer, ce qui vaut aussi bien pour le chant que pour le théâtre. Odette Laure m'a également beaucoup apporté sur ce point.

Je vis dans la musique et j'ai beaucoup mis en scène des opéras, comme "Ariane à Naxos", "Les noces de Figaro", et des opérettes dans lesquelles je jouais et je chantais. Et, au Français, en particulier, et les gens adoraient cela, pour tous les auteurs comme Labiche. Même quand il n’y avait pas de musique, ma mise en scène était faite sur la participation d’un compositeur, comme par exemple Guy Bontempelli avec des paroles de Françoise Dorin. On prenait parfois un parolier moderne pour faire du Labiche sur les musiques de l'époque. Ainsi en fut-il pour "La station Champbaudet" et "Doit-on le dire ?".

J'ai de merveilleux souvenirs de théâtre en tant que directeur d'acteurs et je dirige le comédien comme si le texte n'était pas un texte avec ponctuations, qu'il ne faut pas respecter, mais une partition enrichie par l'auteur, ce qui donne les plus grandes joies. Je pense, je serai relativement ingrat par rapport à certaines pièces que j'ai montées et qui ont été absolument fabuleuses et jubilatoires pour moi, mais mes plus beaux souvenirs, en particulier au Festival d'Aix en Provence, qui accueillaient les plus grandes distributions du monde, est d'avoir dirigé, on peut dire diriger, les plus grands : Gabriel Bacquier, Elisabeth Robson, Térésa Stich-Randall.

J'ai aussi dirigé à leurs débuts de jeunes chanteurs dans des partitions très difficiles de Strauss ou Mozart comme José Van Dam et Roger Soyer. Et puis ce sont des gens très en chair, très physiques, qui sont obligés de bien posséder leur instrument, ce sont généralement de bons vivants. Je ne sais plus actuellement puisqu'il y a des chanteurs qui acceptent de mettre leur art au service d'une défiguration en chantant sur des échelles ou se traînant par terre, mais cela dit, ils ont une telle technique que, même la tête en bas ils arrivent à chanter mieux que des comédiens la tête en haut.

Penser que j'ai dirigé "Ariane à Naxos", ce sont des souvenirs….. Et c'était bien moi car j'en ai la preuve par des photos et des enregistrements mais je me demande parfois si je n'ai pas rêvé tout cela ! C'est un peu vrai, je l'avais voulu et je l'ai fait, et dans des conditions les plus étonnantes. Bien évidemment, je ne mets pas de la musique n'importe où, n'importe comment. Comme disait Victor Hugo : "Prière de ne pas déposer de la musique le long de mes vers". Bien évidemment non, puisque ce sont déjà de la musique. Mais il y a des circonstances où une musique crée un climat. On peut soutenir une pièce auprès d'un public qui, maintenant est un peu laissé à vau l'au par des gens qui prétendent l'initier et qui le méprisent.

Ainsi, par exemple dans "Aux deux colombes", où il fallait de la musique, et Guitry en avait mis beaucoup dans son film, j'ai mis de la musique - je ne sais pas si le public s'en rend compte - mais pas du style Mademoiselle Hortensia comme il s'était amusé à le faire à l'époque. Comme la pièce est un quintette, j'ai choisi un quintette de Boccherini qui annonce l'action, qui est une chose qui vient de loin, et qui annonce que les personnages vont se retrouver. Cela met les gens dans un état d'aise.

Pour "La Reine morte", qui se jouera dès mars 2008 au Théâtre 14, pour présenter tous les personnages avant la crise finale, avant la rencontre mortelle, j'utilise tous les grands adagios de Marcello, de Mozart et du Padre Inglès. Pour moi tout est musique et le plus bel instrument est la voix humaine, chantée naturellement, et quelquefois la voix parlée. Dans certaines pièces dans lesquelles les interprètes n'ont pas le timbre correspondant au caractère du personnage, il faut bien trouver des mots, et cela se rejoint : la cadence et la respiration. Il est difficile de parler théâtre quand on ne parle pas musique.

A ce propos, je pense que nous allons refaire, je ne sais exactement quand et c'est Pierre Delavène qui s'occupe de tout ça génialement, une soirée avec Eric Heidsieck où il fait travailler des pianistes, en parallèle avec moi qui fait travailler des textes. Nous avions envisagé, mais l'organisation en est difficile, une soirée où Eric s'occuperait du piano, moi de l'éloquence et Yvette Chauviré de la danse pour montrer que le vocabulaire est identique. Quand je dis respirer bien bas pour parler en haut de l'inspir, Yvette CHauviré dit "Si tu veux sauter plus haut mon chéri, enfonce-toi dans le sol !". C'est la même prise de conscience corporelle qu'il faut posséder pour ensuite dépasser les notes et les mots.

Avez-vous des envies ou des projets de monter des opéras ou des opérettes dans l'avenir ?

Jean-Laurent Cochet : J'y suis toujours prêt. Mais cela dépend de beaucoup de choses. Je suis de plus en plus obligé d'être sélectif et il faut avoir les interprètes adéquats. Il y a toutefois un projet que j’aimerai bien voir aboutir à travers la présentation que je ferai, une fois encore toute simple, et que l’on m’a plusieurs fois proposé, c'est le "Mozart" de Sacha Guitry et de Reynaldo Hahn. Mais il faut trouver le Mozart. Le rôle avait été écrit pour une voix de soprane et pour Yvonne Printemps qui l’avait créé et ensuite le rôle a toujours été joué par des femmes, ce qui m'a toujours déplu parce que Mozart était un homme, et quel homme, sachant dès son plus jeune âge ce qu'était la sexualité. Les travestis, dans les grandes oeuvres lyriques de Haendel ou Strauss, c'est tout à fait différent car c'est un artifice génial mais dans une comédie musicale, en quelque sorte, il faut un garçon pour qui il faut transposer le timbre. Ce projet revient à la surface mais je ne peux vous en dire plus. Il s'agit d'un spectacle facile à faire, n'exigeant pas beaucoup de moyens, même si tout aujourd’hui coûte affreusement cher.

Vous parliez d'envie, et c'est très curieux car en vous parlant je me révèle à moi-même. Les envies, je les avais toutes, mais je ne me disais pas qu'il fallait absolument que je monte, ou que je joue, telle ou telle chose. J'avais envie de faire tellement de choses qu'il y avait toujours parmi les propositions que je recevais une de celles que j'avais envie de monter. En revanche, je ne me serais jamais imaginé, surtout si jeune comme je l'étais, qu'on me proposerait de mettre en scène "Ariane à Naxos". C'était une grande joie qui allait au devant d'un désir que je ne m'étais pas encore formulé. J'ai eu une envie à un moment, à laquelle il ne faut plus penser maintenant, un choix très égoïste, mais je ne sais pas si j'aurais eu le timbre de voix car il fallait un vrai ténor lyrique, de monter une comédie musicale américaine "Pickwick". Ce projet impliquait des décors, de la danse, une grande distribution qui m'avait un peu excité l'imagination sans pouvoir se réaliser.

Des envies ? Non, cela ne me vient pas. C'est comme les anecdotes, j'en connais six mille et quand on me demande d'en raconter une aucune ne me vient. Donc "Mozart" parce qu'il s’agit d'un projet récurrent. C'est un peu comme pour tout, j'ai été tellement gâté…. Et puis quand je ne les montais pas, je m'en servais dans d'autres circonstances. L'autre jour, à la question : "Quels opéras avez-vous monté ?" je m'entends répondre "Cosi fan tutte". Et non, je ne l'ai pas monté mais je m'en suis servi comme accompagnement en écho pour "Les sincères" de Marivaux. Je l'ai travaillé sur toute la partition et comme l’intrigue des "Sincères" est exactement celle de "Cosi fan tutte", dans mon souvenir, je l’avais monté.

Et j'ai fait aussi, une fois, une chose très étonnante, à laquelle les gens n'avaient rien compris. Peu après mon départ du Français, aux classiques de l'Ambigu, j'avais monté "Le barbier de Séville". Je trouvais l'œuvre de Rossini mille fois supérieure à la pièce de Beaumarchais. J'ai donc monté un opéra comique en mélangeant complètement, et abondamment, comme un hommage de l'un à l'autre. Une mise en scène dont Suzanne Flon m'avait dit : "C'est d'un culotté, ils ne comprendront pas".

Surtout que nous avions commencé les représentations devant des scolaires qui ne pouvaient pas comprendre mais que nous étions parvenus à mater. La mise en scène consistait à introduire dans la pièce la musique et le chant. A un moment donné de la scène parlée, cela consistait à faire s'arrêter les personnages pour qu'ils s'écoutent continuer à jouer à travers ce qu'on entendait de la musique de Rossini. Callas et Tito Gobbi se mettaient à chanter et se substituaient à nous, les comédiens.

C'était étonnant comme fusion, une espèce de réinvention de la comédie musicale qui était très amusant à faire. En quelque sorte, j'ai tout fait ; alors, maintenant, il m'est difficile de dire "j'aurais bien aimé monter ça". Je ne peux pas dire que j'ai des regrets, surtout que toutes les choses que je n'ai pas jouées ou pas montées, et j'allais oublier de le dire alors que c'est essentiel, je les ais toutes jouées quand même dans le cadre de mes lectures à une voix.

J'ai fait Cyrano. Et dans l'esprit des gens, qui ont assisté à cette lecture publique, ils m'ont entendu jouer tous les rôles et tous les personnages. Je vais en refaire une et vous serez la première à l'annoncer. En janvier, à une date proche de mon anniversaire, je vais refaire, car je l'ai déjà faite, je vais refaire donc, à l'occasion de la sortie dans une nouvelle édition de "Une fille pour du vent" de André Obey, la lecture de cette pièce. Cela pourra faire vendre cette nouvelle édition et permettra d'agrandir l'audience du public pour découvrir cet auteur, lui aussi, magnifique.

Le théâtre

Vous êtes spontanément revenu vers le théâtre après avoir parlé de poésie et de musique, avec cette prochaine lecture à une voix. Je voudrais aborder avec vous un autre de vos spectacles qui s'intitule "Carte blanche" et que vous dispensez en France et à l'étranger pour en évoquer la genèse et le succès.

Jean-Laurent Cochet : Oh oui ! Nous sommes à peine revenus de Suisse que déjà on me demande en Belgique ! Et cela se passe toujours dans des conditions extraordinaires et des lieux merveilleux pour des gens d'une grande culture et d'un grand raffinement mais très simples et gais dans leur écoute. Ce spectacle est venu très tôt et de plusieurs choses. Comme toujours, il faut revenir à la source qui est : les maîtres, les gens d'une époque, d'une culture et d'une éducation qui faisaient qu'il ne passait pas un cours, une journée ou une représentation le soir sans se raconter des histoires. Dès ma prime adolescence, j'ai entendu tous les mots proférés par les gens du 19ème siècle, toutes les anecdotes sur le théâtre. Et, ce qui est extraordinaire, c'est que lorsqu'on me demande de faire une conférence sur le théâtre, je dis "Oui mais cela vous surprendra car faire une conférence sur le théâtre c'est impossible".

Dans un cours public oui, car il y a des exemples et, encore, on ne peut pas tout dire ; un bavardage plutôt, car je n'aime pas le terme conférence s'agissant du théâtre, cela veut dire comme je le fais techniquement quand je travaille sur deux vers de La Fontaine, de parler tout à trac de tout un vocabulaire technique qui peut noyer l’auditeur s'il n'y a pas d'illustrations concrètes avec des comédiens. Et, c'est le contenu de mes master classes.

La "Carte blanche" que l'on appelle aussi "Les coulisses de ma vie" c'est de dire : "Vous savez c'est tout notre métier, c'est inépuisable, au point que l’on comprend des choses sur notre lit de mort et qu’on a passé le temps - comme les musiciens - à parler, pendant des dîners entiers, de certaines scènes d'Alceste, de notre travail. Et puis nous exerçons notre métier de façon tellement fugace. Et qu'en reste-il ? Paradoxalement, les anecdotes : le jour où le décor est tombé, le fou rire, etc., et c'est encore le Théâtre, puisque c'est cela qui est vivant." Sur l'art du comédien, il y a quelques écrits comme les livres de Jouvet. Comme Lucchini, quand on a du génie, on peut en faire un spectacle mais cela s'adresse à une élite.

Donc ma "Carte blanche" c'est de dire aux gens que parler métier risque vite de ne plus les concerner donc je leur propose, à la fois, de rendre hommage à tous ceux que j'ai connus à travers le fait qu'un jour, à un moment, ils ont eu un mot drôle, qu'ils ont sauvé une situation en scène, que le public au premier rang a dit telle phrase dont tout le monde se souvient encore, alors que tout le monde a oublié la pièce qui se jouait et, en même temps, et cela est très important, un hommage au Verbe, à la langue française qui est en train de disparaître. Car toutes les anecdotes que je raconte sont constituées essentiellement de mots de gens de théâtre, d'auteurs et d'interprètes, et quelque fois, il suffisait d'un mot utilisé à bon escient pour créer une parole qui demeurera plus longtemps que la pièce, à moins que celle-ci soit bien filmée.

C'est la raison pour laquelle Celibidache ne voulait pas être enregistré. Si on filme "Aux deux colombes", ce ne sera que la captation d'une représentation parmi toute une histoire que constitue l'ensemble des représentations quotidiennes, fidèles et variées à la fois, d'une oeuvre parmi d'autres.

Mes parents

Pour clore cet entretien sur un sujet qui constitua aussi peut être une introduction à un futur entretien autour de votre live "Mon rêve avait raison", et parce que vous en avez parlé aussi pendant votre Master Class du 29 octobre, Master classes qui constituent un peu notre fil d'Ariane, j'aimerai que vous nous parliez un peu de votre mère, complice de vos frasques théâtrales.

Jean-Laurent Cochet : Bien sûr. Et de mon père aussi, car ils sont tous deux indissociables. Mes parents avaient pour moi une adoration car ils m'avaient eu assez tard. Ma mère avait deux filles d'un premier mariage. J'ai enterré la semaine dernière une de mes deux soeurs. Mon père n'avait jamais eu d'enfant et m'a eu alors qu'il avait 52 ans et ma mère en avait 36. J'étais naturellement, avec en plus mes deux sœurs qui avaient 13 et 15 ans de plus que moi, gâté. J'étais le petit prince, sans exagérer cependant.

Dès l'âge de 5 ans je chantais, sous la table parce que j'avais le trac, "J'y vas-t-y, j’y vas-t-y pas", dont je ne comprenais pas le sens. Cela bouillait en moi dès avant ma naissance. Dès l'âge de 7ans, on m'emmenait, caché dans un manteau, voir Mistinguett au Casino de Paris parce qu'on avait vu ma vocation. Pour cette vocation-là, ils ont été aussi ardents que pour mes études primaires et secondaires. Ils étaient un peu ébahis mais j'étais tellement entêté ! Je ne parlais que de ça et je les épatais parce que cette fameuse Madame Cons qui nous racontait ses souvenirs d'abonnée à la Comédie française que maman écoutait un peu comme s'il s'agissait de recettes de cuisine, moi je l'écoutais comme s'il s'agissait de pépites d'or et ensuite, quand je ressortais des noms, mes parents étaient stupéfaits.

Et ils se disaient qu’il fallait laisser la pièce d'or à l'intérieur, pas comme La Fontaine avec son coq, si bien que la seule condition qu'ils avaient mise était la réussite de mon examen d'entrée en sixième qui conditionnerait la possibilité de prendre des cours de théâtre. Nous ne savions pas, ni eux ni moi, jusqu'où cela nous conduirait. Et de là, j'ai suivi des cours gratuits dont nous avions trouvé l'adresse dans le métro. En même temps que j’entrai en 6ème, je suis entré en religion théâtrale. Ils ont alors tout suivi.

Maman était effarée parce qu'elle était d'une nature telle qu’elle y voyait toujours une occasion, non pas de voir les choses en noir, mais une occasion de s'inquiéter, de pleurer, de s'angoisser car elle avait la vocation du martyre. Elle ne m'aurait pas empêché d'aller me faire clouer sur une croix mais, en même temps, pourvu que les clous ne soient pas très profonds. Alors qu’il en allait différemment pour mon père, qui avait fait beaucoup de frasques quand il était arrivé à Paris pour gagner sa vie, il avait - entre autres - vendu des programmes dans les théâtres de chansonniers, qui étaient à l'époque des théâtres où on entendait de grands auteurs, nous avons évoqué Robert Lamoureux l'autre soir, René Dorin, Paul Colline. Il chantait souvent aussi et était allé beaucoup à l'opéra quand il était jeune.

Toute de suite, il a peut être senti qu'une fibre en lui était passé en moi alors que cela tombait sur maman comme la vérole sur le bas clergé. Ils m'ont toujours soutenu. La fameuse fois où au Neubourg on m'a emmené pour dire "La dernière classe" de Daudet, maman m'accompagnait avec ses petits gants en filoselle, elle ne savait plus où elle était. Elle n'applaudissait jamais, car ça ne se faisait pas, sauf quand je l'y obligeais. Elle a toujours été fière de tous mes succès, à tous âges. Ils m'ont toujours aidé.

Pour l'entrée au Conservatoire, où je me suis présenté 5 fois, je ne leur disais pas que je passais cet examen. Et puis, le soir où j'ai été reçu au Conservatoire, en rentrant à Romainville, car j'ai longtemps vécu chez mes parents, en allant embrasser maman - car quelle que soit l'heure il n'était pas question que j'aille me coucher sans aller embrasser ma mère - j'ai annoncé ma réussite de manière détachée. Mon père a soulevé un oeil et ma mère, qui avait les yeux grand ouverts, m'a dit : "Cela ne m'étonne pas parce que ce matin tu as mis ton costume gris avec une cravate rouge", sous entendu "j'avais à faire quelque chose d'important où il fallait être beau".

Mes parents venaient toujours me voir et après la mort de mon père, elle venait toujours et, à cause de ses cheveux blancs, on l'appelait la marquise. Pour ma première mise en scène de boulevard, "Chat en poche" au Théâtre Daunou, elle était à côté de moi, sur le plateau, et les gens défilaient pour aller dans les loges, comme pour des condoléances, et toute la salle, avec le Tout Paris, a ainsi défilé. Maman recevait tous les compliments et régulièrement disait à chacun en pleurant : "Il a beaucoup travaillé. C'est une récompense pour nous".

Maman n'avait aucun rapport avec le théâtre et cependant elle était très comédienne dans l'âme. Si elle avait commencé une carrière à 18 ans, elle aurait été l'ingénue type, la candeur, la pudibonderie. Mais quand je n’acceptais pas ses ordres, elle jouait Lucrèce Borgia. Elle ouvrait la fenêtre et menaçait de sauter. Elle avait un tempérament de feu, alors, comme j'avais le même, cela engendrait des séances extraordinaires. Elle était très comédienne dans sa façon de vivre les choses qu'elle vivait à fond. Un petit souci devenait un drame.

J'ai d'ailleurs vécu une chose difficile, que je n'ai jamais racontée car le ton est pour beaucoup. Elle avait élevé un de mes neveux qui était comme son petit enfant, Jean-Noël, qui s'est tué en voiture très jeune en ayant eu juste le temps de se marier et d’avoir deux enfants. Alors que je dormais dans ma chambre, qui était en face de la chambre de mes parents dans laquelle j'étais né, j'entends confusément des bruits et la porte s'ouvre et je vois maman et mon autre sœur entrer. Ma mère me dit qu'il s'était passé quelque chose de grave pour Jean-Noël mais qu'on refusait de lui dire. Elle était au pied de mon lit et quand ma sœur lui a annoncé la mort de Jean-Noël, ma mère a été, comme sous l'effet d'une décharge électrique, projetée en arrière sur mon lit en hurlant "Maman!".

C'est toujours à ça que l'on revient. C’est le mot qui est venu à cette femme de 80 ans, devant la chose la plus tragique au monde pour elle : elle s'est projeté comme une trapéziste en hurlant "Maman !". Ce n'était pas joué ni feint comme l'aurait fait Mary Marquet avec son métier, ce qui n'aurait rien ôté à sa douleur profonde, mais il y avait cette globalité de l'interprète et du personnage. Maman était un personnage étonnant. L'équilibre avec mon père car chacun dissimulait sous une apparence différente un même caractère, très profond, très exclusif, très exigeant. Alors il ne faut pas s'étonner … si, de temps en temps, je pique une crise quand j'entends un portable sonner dans une salle. Cela a épaté les gens l'autre jour quand je n'ai pas réagi violemment. Certains ont été déçus, à croire qu'ils viennent pour que je les engueule ! Voilà pour ma chère mère.

 

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