Vaudeville d’Eugène Labiche, mise en scène d'Igor Mendjisky, avec Clément Aubert, Noam Morgenzstern, Jeremy Buis, Paul Jeanson, Arnaud Pfeiffer et Fanny Deblock.
"Le plus heureux des trois" fait partie des œuvres les plus connues d’Eugène Labiche qui, en s’entourant bien souvent de collaborateurs, en produisit, plus de 150 tout au long de sa vie.
Marjavel s’est marié à Hermance en seconde noce. Son ami dévoué, limite homme à tout faire, en est l’amant. L’oncle de ce dernier Jobert, a, quant lui vécu une relation avec la première femme de Marjavel, Mélanie, dont le portrait trône encore dans le salon derrière celui d’Hermance.
Ajoutez leur un imbroglio de personnages satellites : une bonne qui se doute bien de quelque chose et qu’il s’agit, par crainte de se voir trahir, de garder à son service, un cocher qui fait chanter les amants, la nièce de Jobelin amoureuse de son cousin, et deux valets alsaciens fraîchement débarqués.
Le résultat : un pur vaudeville qui accumule les intrigues les plus saugrenues, les événements les plus compromettants et les situations les plus cocasses.
Quiproquos et mensonges en tous genres viennent alimenter de façon truculente cette histoire dont les fondements scénaristiques - la femme, l’amant, le mari - sont des plus traditionnels. L’enchaînement des malentendus, les histoires passées qui ressurgissent, l’intervention de personnages étrangers au phrasé et à l’attitude fortement typés en font une comédie burlesque absolument réjouissante.
Des éléments comiques que la compagnie Les Sans Cou parvient magistralement à utiliser, travestissements et double rôle à la clef. Avec un dynamisme et un esprit de dérision étonnant, les comédiens donnent à cette pièce toute sa saveur : le couple d’Alsacien - Krampach et Lisbeth - se révèle, à ce sujet, des plus désopilants.
Pas de temps mort, des imprévus dont les acteurs se jouent et nous jouent avec délectation, des personnages hilarants : du vaudeville au sommet de son art donc et, qui remplit à la perfection son objectif.
Le plus heureux des trois ou comment se payer une franche tranche de rigolade dans le cadre charmant d’une salle montmartroise... |