Le Petit Palais, musée de la ville de Paris, est devenu depuis décembre 2005, date de sa réouverture après cinq ans de travaux, un très beau et lumineux lieu muséal extrêmement plaisant dont la gratuité d’accès doit inciter le visiteur à venir s’abandonner aux délices de l’art.
Abritant une collection permanente "généraliste" de l’Antiquité à la fin du 19ème siècle, il accueille régulièrement des oeuvres d'art contemporain pour ne pas créer une césure dans l'histoire de l'art.
"Intrusions au Petit Palais" adopte une présentation inhabituelle qui, comme son titre l'indique, dissémine les oeuvres contemporaines du Fonds municipal d'art contemporain au sein des salles d'exposition permanentes.
Un mini catalogue, distribué gracieusement, comporte une présentation très didactique de l'artiste et de l'oeuvre présentée.
Il permet au visiteur de s'orienter et de localiser les "intrus" qui ne sont pas toujours aussi aisément décelables que les bottes de paille de Didier Marcel placées dans le vestibule d'entrée en contrepoint avec le jardin intérieur.
Mais peut être vaut-il mieux flâner au gré de ses pas afin de laisser libre cours à la surprise.
Le parti pris de l'exposition de "mise en situation" incite au demeurant le visiteur à une démarche plus aléatoire. En effet, le propos de la FMAC consiste en une mise en résonance d'oeuvres significatives, dans tous les arts, peinture, sculpture, photographie et vidéo.
"Explorer, interroger, surprendre"
Résonance, correspondance, clin d'oeil, affinité, anachronisme, autant de clés pour ce jeu de piste qui permet de sensibiliser le néophyte avec un panarama éclectique et de piquer la curiosité de l'amateur éclairé avec des propositions parfois grinçantes.
Au programme donc, clin d'oeil avec les cols durs de Iris Sara Schiller à côté des portraits élégants, appariement avec le tableau figuratif de Djamel Tatah à côté de "La bouchée de pain" de Fernand Pelez et dialogue intime entre " The pink two", la nouvelle odalisque de Fabienne Audéoud et John Russell et celle de Courbet.
Mariage inattendu entre le mobilier Louis XV et le "Philodendron-table" de Daniel Firman en platre et acier mais aussi de la porcelaine dans tous ses états : de la porcelaine de Sèvres à la porcelaine sanitaire de "Contrôle" de Boris Achour.
Alors, pari gagné ?
Sherlock Holmes en herbe à vos marques... pour débusquer les 50 intrus !
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