L’exposition "Design contre design" organisée par la Réunion des musées Nationaux au Grand Palais à l’automne 2007 sous le commissariat de Jean-Louis Gaillemin, historien d’art et enseignant universitaire, se présente comme un voyage à travers deux siècles de création d’objets décoratifs.
Mais un voyage atypique qui entraîne le visiteur dans le musée imaginaire d’un collectionneur aux goûts affirmés.
De résonances en confrontations, de filiations en innovations, elle se présente, tout simplement, comme un point de vue non seulement érudit mais également interpellant puisque "comportant plus d’absents que d’élus, plus de trous que de pleins » dixit Jean-Louis Gaillemin qui se retrouve donc dans la partie "catalogue" de l’ouvrage éponyme.
Ce long préambule pour présenter le livre "Design conte design" qui se démarque du catalogue traditionnel en ce qu’il ne saurait être réduit à un simple support éditorial d’exposition tant il innove, au fond comme en la forme.
Au fond, il constitue un ouvrage de référence pour les amateurs d’art et les mordus de design.
Il comporte une abondante première partie forte d’une centaine de pages consacrée à des essais.
Pertinents et pointus, ils constituent une véritable somme de réflexions transversales sur cet obscur objet du design, allant de l’analyse de la place du design, tant dans l’histoire des arts décoratifs que dans l’art contemporain bien évidemment, mais également de son interdépendance avec les autres arts ou disciplines comme le cinéma ou la mode.
La conception graphique enthousiasmante, réalisée par Les designers anonymes, conçue dans l’esprit de la scénographie inventive d’Hubert Le Gall, réjouissant l’œil et sollicitant l’esprit, trouve son point d’orgue dans la présentation des œuvres exposées qui conserve la thématique muséale et en permet une approche didactique.
La mise en page innovante et ludique, tant des illustrations, en rupture avec la traditionnelle photo de catalogue, que des textes, qui ne se prive pas d’user de toutes les possibilités typographiques jusqu’aux lettrines "designées", apporte une incontestable valeur ajoutée à cet ouvrage qui se déguste à l’image de sa couverture rose bonbon. |