Textes d'Henri Michaux, mise en scène d'Isa Mercure et Gilles Guillot, avec Gilles Guillot et Hervé Dupuis ou Bertrand Ravalard au piano.
Un petit homme picotait sur un mur picoti picota… Pourquoi penser à cela en entrant dans la salle à la vue d’un homme assis sur ce qui paraît être un muret ?
Non il ne s'agit pas de cette comptine encore que le petit monsieur nous révélera qu’"autrefois, je pondis un oeuf d’où sortit la Chine, (et le Tibet aussi, mais plus tard). C’est assez dire que je pondais gros."
En fait de muret il s'agit d'une jetée qui, entre ciel et mer, sert de fil au poète, funambule des mots, et à ses avatars, dont le fameux monsieur Plume, atteint d'une agitation frénétique, tarabusté qu’il est par le difficile choix entre les possibles et l’absurdité de la vie, voyageur dans l’étrange.
Le personnage est modelé par Henri Michaux, écrivain, poète et peintre d’origine belge, explorateur de l’imaginaire et du rêve, des paradis artificiels pour atteindre la connaissance par le gouffre.
Un personnage qui est le poète, son moi, ses doubles, aux prises avec la condition humaine et vit des aventures extraordinaires et burlesques, de l'absurde à la fantaisie.
Avec "Même si c'est vrai c'est faux", florilège de textes autour des contes cruels du sieur Plume, Isa Mercure et Claude Guillot réussissent cette mise sur scène de l’univers d’un poète avec intelligence, sensibilité et humour sous une forme ludique et émotionnante, entraînant le spectateur dans l’univers sombre et cocasse, cruel et malgré tout espérant d’Henri Michaux.
Le petit bonhomme, homme de papier et personnage de chair, c’est Claude Guillot qui connaît son affaire : il est l’indéfectible âme du poète. |