C'est à chaque fois pareil, quand arrive un nouvel album de Malcolm Middleton, on ne peut s'empêcher d'avoir à l'esprit l'image de ce petit rouquin écossais, timide et blagueur avec un oeil aussi pétillant que curieux. Le pote idéal pour faire la fête, toujours prompt à vous conseiller le meilleur pub de Glasgow.
Mais il cache bien son jeu, cet ex Arab Strap.
Sleight of heart prouve une fois de plus que derrière ces faux airs d'ado un peu attardé se cache un brillant songwriter, capable de vous prendre aux tripes de sa seule voix éraillée et sa guitare sèche comme sur "Total belief". Désenchantées ces histoires sont aussi capables de vous faire taper du pied comme personne ("Marguerita Red").
En tout cas, il faut bien le constater, Middleton s'est débarrassé en un rien de temps de l'étiquette Arab Strap. La seule trace détectable étant le thème de "Week off" qui ouvre le disque et qui semble répondre au "The first big weekend" de son ancien groupe.
Malgré quelques lalala faciles et superflus ("Love comes in wave") et une légère impression d'être en terrain (trop) connu par rapport à ses précédents albums, Middleton réussit encore à nous avoir aux sentiments. Sleight of heart est un disque touchant et émouvant.
Quelques titres enchantent comme "Just like anything", paresseux et mélancolique, "Follow Robin down" presque enjoué et tubesque et "Stay", jolie ballade aussi belle que triste sur laquelle on profite joliment de l'accent incomparable écossais. Trois titres qui se suivent et justifient amplement l'acquisition de cet album.
"Total belief" ou "Marguerita red" complètent le tableau qui tient plus, je le concède, de la photo de famille un peu jaunie que l'on sort de la boîte à chaussures les mains tremblantes que de la toile de maître accrochée dans un musée.
Il n'empêche que l'émotion est là, même si elle touche un moins large public. Une certaine notion de l'art pour l'art, une façon de joindre l'inutile à l'agréable... |