La Galerie Camera Obscura, spécialisée en photographie moderne et contemporaine, propose, en parallèle à l'exposition "Shoji Ueda - Une ligne subtile" qui se tient à la Maison Européenne de la Photographie, une judicieuse rencontre photographique entre Shoji Ueda et Jacques Henri Lartigue.
En effet, Shoji Ueda voulait être le fils spirituel de Jacques Henri Lartigue, de vingt ans son aîné, dont il disait "Lartigue a été mon maître absolu. Il était si curieux de tout... Ses photos traduisent parfaitement son âme. J’aurais voulu que toutes mes photos ressemblent aux siennes."
D'un côté, celui du Japon des années 50, Shijo Ueda, modeste artisan photographe sédentaire qui allait devenir le maître du blanc.
De l'autre, le Paris de la Belle Epoque, Jacques Henri Lartigue, homme bien-né et artiste nomade fondateur du modernisme photographique.
Tous deux photographes des jours heureux et des instants de la vie ordinaire qu'ils immortalisent tout en expérimentant le médium.
La Galerie Camera Obscura présente notamment de nombreux clichés de Shoji Ueda de la période "Théâtre des dunes" qui sont d'une pureté et d'une sérénité absolues.
Et puis, elle apparie des photos qui attestent de l'influence patente de Lartigue sur le travail de Ueda qu'il s'agisse de thématique ou d'expérimentations photographiques.
Ainsi en est-il pour "Les chaises" de Ueda et "le champion de saut de chaises" de Lartigue, "Nu sur la dune" et "A côté d'Hendaye" ou "Surface de l'eau" et "Zissou dans son bateau".
Mais là où Lartigue, qui est aussi peintre, saisit sur le vif des épisodes de la vie quotidienne, Ueda pratique de manière picturale en contrôlant l'esthétique pour tendre vers l'épure.
A chaun de deviner, sans regarder les cartels... |