Drame de Shakespeare, mise en scène de Damiane Goudet, avec Lucile Astic-Raguel, Sarah Astic-Raguel, Emmanuel Aubonnet, Axelle Bossard, Olivier Bruaux, Nydia Hetherington, Sam Hilali, Jonathan Hostier, Désiré de Lavie, Premyslaw Liziecki, Philippe Nicaud, Amine Sabir, Sébastien Scherr, Audrey Sourdive, Bernard Starck et Fabien Zojijaghomi.
"Macbeth" se déroule dans le 11ème siècle primitif où les monarchies se fondent sur la trahison et le régicide et où les hommes croient que les forces obscures et la fatalité déterminent leur destin.
Macbeth, cousin du roi d'Ecosse, l'esprit impressionné par la prophétie d'une oracle qui libère de noirs desseins enfouis dans sa conscience et soumis à la passion pour son épouse, devient un meurtrier et un tyran entraîné dans la spirale du mal malgré ses remords de conscience.
En adoptant une grille de lecture psychanalytique, Damiane Goudet a monté ce drame illustre de Shakespeare en résonance avec la relation de couple des époux Macbeth.
Homme indécis, de même que le danger le rend vaillant, l'amour qu'il éprouve pour Lady Macbeth, femme à la détermination farouche, le pousse à surmonter les hésitations d'une âme fondamentalement bonne soumise aux tentations de l'ambition et du pouvoir comme substitut pour l'épanouissement d'un destin individuel obéré par la stérilité de leur couple.
Comme elle l'avait démontré avec "Pasiphaé" de Henri de Montherlant présenté en 2006, Damiane Goudet est particulièrement à l'aise avec les textes forts et les univers aux confins non seulement du mythe, du sacré et de l'histoire mais également de la réalité et de l'imaginaire.
En l'occurrence, dans "Macbeth", elle privilégie les forces intérieures de l'homme et les mécanismes recelés par les méandres de l'esprit pour accéder au bonheur, quête inéluctable, intemporelle et universelle de l'être humain et insuffle dans sa mise en scène un réel pouvoir évocatoire et invocatoire des mondes parallèles de la conscience.
Au sein d'une distribution homogène, Audrey Sourdive est une jeune Lady Macbeth aussi fragile que tranchante et Philippe Nicaud un Macbeth halluciné qui rend parfaitement la raison consumée par l'ambivalence entre l'action criminelle et la culpabilité. |