Il fut temps où on s'étonnait encore de noms de groupes aussi farfelus que Jesus and Mary chain ou Godspeed you! black emperor.
Aujourd'hui, après une éclosion de groupes aux noms plus étranges les uns que les autres (Floatation toy warning, Be your own pet), on ne s'étonne plus de rien face à cette escalade du n'importe quoi dont le seul avantage est peut-être de marquer les esprits et de semer la confusion dans quelques conversations autour d'un verre. Genre.
"Tu as écouté Enregistré par Steve Albini ?"
"Non, c'est quoi le nom du groupe enregistré pas Steve Albini ?"
"C'est Enregistré par Steve Albini".
"Putain, t'es bourré ou quoi, j'ai compris que c'était enregistré par Steve Albini mais c'est qui ?"
"Non, en fait c'est pas enregistré par Albini. C'est seulement le nom du groupe. Marrant non ?"
"...."
"Bon, tu reveux une bière ?".
Bref, c'est la galère.
I was a cub scout nous refait donc le coup du nom rigolo. Ok mais ils font de la bonne musique, les comiques ? me demanderez-vous. Et bien oui, c'est plutôt un bon disque que nous tenons là. Un de ceux qui ne déchaineront pas les passions (encore que, quelques tubes en puissance se devine ça et là) mais qui mérite de vivre autrement qu'en téléchargement illégal.
Dans la lignée de la scène survoltée et guillerette canadienne, les Arcade fire en tête suivi de pas si loin des Stars et autre Animal Collective, I was a cub scout s'en donne à coeur joie dans le bordel sonore plein de joie rapidement communicative.
"Echoes" qui, du coup, porte bien son nom, est en ce sens le titre le plus significatif et n'aurait pas à rougir de figurer dans le répertoire des Arcade Fire avec ses choeurs, ses rythmes surprenants et un petit je ne sais quoi de pop anglaise en plus.Et ce qui frappe rapidement, c'est qu'à l'écoute de cet album on imagine un tas de gens sur scène qui auraient enregistré live.
Pourtant, la réalité est tout autre. D'abord, les IWACS sont anglais ce qui confirme ce côté très pop présent tout au long du disque. D'autre part, ils ne sont que deux et l'essentiel du disque est bourré d'électronica parfois vaguement 80's (comme pour faire plus crédible). Pourtant, on n'en démord pas, ce disque sent à plein nez la spontanéité et la candeur.
Clap your hands say yeah (ah ben tiens, je les avais oublié ceux là pour le concours du nom de groupe le plus ... le plus.) n'a qu'à bien se tenir. Pas de quartier sur ce I want you to know that there is always hope, ça tape des mains, ça virevolte, ça joue avec des petits bruits électroniques rigolos, avec des rythmes galopants manquants à chaque instant de se casser la figure.
De sa voix toujours entre le juste et le faux, un peu dans le registre Stuart Murdoch un jour de beau temps, le chanteur ajoute beaucoup à l'esprit bon enfant sans prétention qui règne sur ce disque, joli contre pied à la pop anglaise dans une direction qu'auraient peut-être pu prendre les Boo Radleys ou James (notamment sur le titre "Lucean") par exemple et en même temps, belle démonstration de force tendant à prouver que l'âme d'une chanson vient de la sincérité que l'on met à la faire et pas du nombre de musiciens qui la jouent.
I want you to know that there is always hope est peut être une course vers nulle part mais tellement gaie qu'on ne peut refuser d'y participer à coups répétés de "Oooooohhwouohaaaah" et autres sifflotements en tout genre.
Alors, vous aussi devenez un cub scout et rejoignez sans tarder cette farandole pop qui apporte enfin un peu de fraicheur dans toutes ces sorties de disques trop souvent noyés dans la masse. |