Comédie dramatique de Josep Pere Peyo, mise en scène de Jacques Descorde, avec Jean Alibert, Jean-Charles Chagachbanian et Frédérique Sauvage.
"Quand les paysages de Cartier Bresson", comédie satirique et féroce de Josep Pere Peyo, se moque tant des comédies dramatiques nombrilistiques, qui devisent de la vacuité des choses, qu'elle épingle l'incommunicabilité profonde entre les êtres.
Il, Elle et Lui, douillettement enfoncés dans des fauteuils egg vintage, parlent, à défaut de se parler, dans des conversations d'une vacuité extrême près d'un vrai faux bord de mer au soleil couchant.
D'un style très contemporain, hyperéalisme pop et humour distancié, l'écriture fine, légère et lapidaire de Josep Pere Peyo, qui navigue entre celle de Yasmina Reza et et celle de "Conversation sur la terrasse" de la série télévisée culte des années 80, "Palace", oeuvre collective Jean Michel Ribes, Roland Topor et Georges Wolinski, trouve ici des interprètes parfaits.
Il, (Jean Alibert subtil), amant jaloux et traque la vérité auprès d'Elle, (Frédérique Sauvage désopilante), jolie poupée, confite dans l'autoérotisme et le pseudo intellectualisme, qui aime les paysages de Cartier Bresson et les marguerites de Van Gogh et auprès de Lui, (Jean-Charles Chagachbanian hilarant), son copain d'enfance et de régiment, le beau gosse genre le front au ras de ses rayban qui saute sur tout ce qui bouge et fantasme sur Claudia Schiffer. Elle et Lui, archétypes contemporains de l'épanouissement personnel. Il, névrotique, ressasse à vide sur une liaison incontournable.
Chacun son trip dans la mise en scène parfaite de Jacques Descorde qui joue du paradoxe de la staticité des personnages et de l'incursion tonitruante d'images vidéo de road movie et de musique psychédélique.
Que celui à qui cela ne rappelle pas quelque chose lance le premier galet dans l'eau. |