Spectacle musical conçu et interprété par Jean-Philippe Maran sous la direction musicale de Patrick Laviosa avec aux instruments Gabriel Benlolo et Bernard Lanaspèze.
Charlène Duval représente l’icône parfaite de la star glamour : fourreau à la Gilda en satin émeraude strassé d’améthyste, longs gants noirs, choucroute rousse avec toupet emplumé et une paire de jambes à faire pâlir les danseuses du Moulin-Rouge.
Son entrée sur scène sur un plateau sans tralala simplement investi par trois musiciens, Gabriel Benlolo à la batterie, Bernard Lanaspèze à la contrebasse et Patrick Laviosa au piano qui a signé les arrangements et assure la direction musicale, déclenche un tollé d’applaudissements.
Les fans ultimes de la diva du music hall des années 50 n’ont pas failli à ce rendez-vous exceptionnel qu’elle leur a donné au Trianon. Exceptionnel car sa carrière ne date pas d’hier et elle sait peaufiner ses apparitions même si elle n’avoue jamais pouvoir décrocher : "Je préfère chanter les vers que les nourrir !" commente-t-elle.
Elle a de la présence et du charisme, la dame ! Grande silhouette bien carrossée, et non refaite, même pas le bout du nez, elle se décrit d’ailleurs comme la diva qui a du pif, et bagout parigot. Elle a la voix grave des femmes fatales des années 30 et Charlène ne navigue pas très loin de Marlène.
Pour cette soirée, elle a concocté un récital sur mesure de chansons populaires avec ses titres les plus célèbres, toujours réclamés du public, et quelques nouveautés, écrites par Pascal Mary, qu’elle va égrener au fil de l’histoire de sa vie dont elle se plaît à narrer les épisodes marquants et dont ses fidèles ne se lassent pas tant elle sait les rendre piquants.
Si elle a du tempérament et de la voix, une voix qu'elle module à sa guise, elle fait preuve aussi de beaucoup d’humour pour parodier les chansons cultes et trousser quelques imitations hilarantes de ses célébrissimes consoeurs comme Line Renaud et Marlène Dietrich et même les vieux de la vieille comme André Dassary dans un extrait ébouriffant de l’opérette "Le pays du sourire" ou Ella Fitzgerad dans "Don’t cry cry baby".
Humour et également autodérision pour cette femme pleine de gouaille qui dit avoir deux points communs avec Casimir, manger et danser la samba, et confesse le secret de sa ligne ("Je gerbe").
Elle entraîne l’auditoire dans un voyage musical haut en couleurs depuis la capitale ("Paris t’es dégueulasse" de Jean Yanne), célèbre les nougats de Montélimar, croque toute crue la Bretagne bretonnante, transpire avec "Il fait chaud à Mexico" et se pâme autant sur "Le temps du tango" que sur "Ah les danses espagnoles".
Le spectacle s'achève en délire avec un final éblouissant pour les yeux quand Charlène Duval revient avec son truc en plumes rouge. A en juger par son sex appeal, sa forme vocale et les applaudissements du public Charlène Duval n’est pas près de tirer sa révérence. Et c'est tant mieux ! |