Première master classe de mars. Lundi 3 mars 2008. La veille du 4 mars. Rien que de très normal sauf que le 4 mars aura lieu la première des 40 représentations exceptionnelles de "La Reine morte" au Théâtre 14 dont Jean-Laurent Cochet assure la mise en scène et dans lequel il joue le rôle du roi Ferrante.
Les représentations de "Aux deux colombes" de Sacha Guitry, qu'il a mis en scène et interprétait également, viennent à peine de s'achever à la Théâtre Pépinière-Opéra et voici que déjà Jean-Laurent Cochet, travailleur infatigable et homme d'une énergie époustouflante, foule une nouvelle scène sans pour autant mettre entre parenthèses ses master classes.
Ceux qui suivent régulièrement ces rendez-vous du lundi peuvent constater combien les master classes sont à géométrie variable. Pour celle-ci Jean-Laurent Cochet propose de revenir au plus près de sa vocation initiale de cours public d'interprétation dramatique pour faire découvrir, et partager, au public les arcanes du travail qui se pratique dans ses cours.
Alors, place aux fables de La Fontaine qui constituent le support de base du travail d'apprentissage du métier de comédien.
La soirée débute avec la présentation du travail du plus jeune des élèves de son cours, un jeune garçon de 12 ans, qui répond au prénom "miraculeux" d'Orphée, qui émerveille Jean-Laurent Cochet et n'est pas sans lui rappeler ses propres débuts précoces.
Le jeune élève dispense "Le corbeau et le renard" avec une juvénilité ardente et une maîtrise que beaucoup lui envierait.
Il donnera ensuite, tout aussi convaincant, avec Christophe Bourtellier, une scène d'une pièce de Jean Anouilh, "Les poissons rouges", qui donne l'occasion à Jean-Laurent Cochet de re-situer l'œuvre de cet auteur.
Ensuite, "L’homme entre deux âges et ses deux maîtresses" permet au maître d'illustrer son enseignement et ses propos sur le timbre de la voix, la technique des ruptures avec "La besace", le travers de "jouer les personnages" avec "Le loup et le chien" et l'un des challenges du comédien qui est de "trouver la liberté parmi les contraintes" avec "Le renard et la cigogne".
Après La Fontaine, la soirée se poursuit avec des exercices différents et si certains élèves proposent des "classiques" comme, en l'occurrence, des scènes de "Tartuffe" de Molière et de "Andromaque" de Racine, que le public apprécie toujours, d'autres présentent des textes plus inattendus.
Tel est le cas avec "Le mot", un poème de Victor Hugo et une chanson, "Le gros Lulu" de Manouchka, qui avait été chantéée par Juliette Gréco, qui permettent à Jean-Laurent Cochet, là encore, avec deux textes de registres différents, de développer son enseignement en indiquant qu'en l'occurrence, quand on parle il faut chanter et quand on chante il faut parler.
La soirée s'achève déjà bien vite avec le poème lyrique "Le saut du tremplin" de Théodore de Banville. |