Comédie satirique de Christophe Alévque, Hugues Leroy et Laurent Gauthier, direction de Mario Gonzales, avec Jérémie Bédrune, Olivier Bernaux, Priscilla Bescond, Chloé Chevalier, Christophe Degli Esposti, Caroline Espargilière, Eva Hernandez, Jonathan Manzambi, Noémie Rosenblatt, Sylvain Sounier, Marianne Téton, Clio Van De Walle et Slimane Yefsah.
Dans le cadre de l'atelier masque dirigé par l'acteur et metteur en scène spécialiste de la commedia dell’arte et du jeu de masques Mario Gonzalès, 13 élèves de 3ème année du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique donnent, en représentation publique, le fruit de leur travail sur la comédie dramatique "Un coeur pour Samira".
Cette comédie satirique écrite par l'humoriste, chroniqueur, chanteur, pourfendeur des travers sociétaux, Christophe Alévêque, en collaboration avec Hugues Leroy et Laurent Gauthier, reprend les thématiques qui lui sont chères, et qui l’obnubile dit-il, et sur lesquelles il réaffute cesse sa plume acérée et son humour parfois très noir.
En vrac, la mondialisation, les patrons, la télé réalité show de l'extrême, le voyeurisme journalistique, l'intellectualisme de gauche et les faux bons sentiments traités en l'occurrence dans l'histoire épiqued'une petite fille grièvement blessée lors d’un conflit armé filmé en direct en prime time qui devient l'alibi-mascotte d’un groupe financier qui produit, entre autres, de l 'armement militaire.
Cette partition, qui relève à la fois du café théâtre, de la comédie brechtienne de la farce grinçante, est interprétée ici par le biais du masque, en l'occurrence des masques tout à fait extraordinaires réalisés en bois par Etienne Champion, d'une grande modernité de forme et propre à dessiner non seulement le statut mais aussi le caractère du personnage.
La mise en scène tout à fait réussie de Mario Gonzalès, trépidante et réalistico-poétique, ressortit au spectacle populaire jubilatoire et intelligent, les deux n'étant pas antonymique, dans lequel les archétypes modernes, tels le patron, la militante, la journaliste, le cadre moyen ou l'intellectuelle de gauche, se substituent aux figures traditionnelles de la commedia dell'arte.
Le jeu soutenu des élèves comédiens, animés d'un bel esprit de troupe, et dont la plupart jouent plusieurs rôles avec des changement quasiment à vue, tout à fait convaincant et inspiré dépoussière le registre par sa juvénilité et sa spontanéité canalisées et s'avère libérateur tant pour les acteurs que pour les spectateurs.
Les applaudissements sont donc amplement mérités. |