Il faut prendre ce disque avec une certaine délicatesse, une curiosité non feinte, sans hâte, afin de se trouver dans les meilleures conditions possibles pour savourer There where wolves, de The Accidental.
The Accidental, un nom déjà prometteur, comme si le résultat de ce disque à la pochette un rien psychédélique n'était que le fruit de quelques expériences hasardeuses. Inimaginable lorsqu'on écoute les douces mélodies qui charpentent cet album.
Rien n'est laissé au hasard ici, tout est à sa place, tranquille comme une chaude après-midi d'été. Guitares chaleureuses qui lézardent, quelques percussions rondes et douces, une voix aussi et surtout.
"Knock knock" qui entame ce There were wolves est pour le moins surprenant. Composé essentiellement autour d'une rythmique à la fois simple et répétitive, il prend toute son ampleur grâce aux voix qui s'entremêlent dans de douces et belles harmonies. Et c'est à ce moment là qu'il serait dommage de prendre The Accidental pour un vulgaire groupe vocal à la Pow Wow, ce qu'ils ne sont pas une fraction de seconde.
Ici, on est au royaume de l'acoustique, de la mélodie, de la mélancolie. On est quelque part chez Archive à qui on aurait volé toutes les machines. On est aussi un peu chez les Pink Floyd, ceux d'il y a longtemps, il suffit d'écouter "The closer I am" pour vous convaincre immédiatement des qualités de ce groupe.
Sur "Wolves", leur sens de l'harmonie vocale n'est pas sans évoquer les New Yorkais de TV on the radio, la loufoquerie en moins et la délicatesse toute anglaise en plus. The Accidental ne réinventent pas la pop, mais ils en retirent les artifices pour laisser la part belle à l'essentiel, sans batterie assassine ou bricolage électronique.
Riche et plus surprenant qu'il n'en a l'air, There Were Wolves saura séduire avec le temps. L'élégance et la délicatesse de "The killing floor", qui pourrait presque sortir de la guitare de Vini Reilly, ne peuvent que confirmer, tout comme "Time and space" dont les claquements de mains se fondent avec cette entêtante guitare acoustique, survolée par le joli duo vocal qui, décidément, rend ce disque si attachant. |