Un programme des plus chargés pour cette dernière soirée au Printemps…
Hélas, nous n’avons pas pu assister au spectacle d’Alela Diane, car l’Auditorium affichait complet pour ce concert où se joignaient à elle Soko et The Do.
Direction le magnifique théâtre Jacques Cœur où se produisaient Tender Forever et Gonzales accompagné du Together Ensemble.
Tout d’abord, Tender Forever, c’est Mélanie Valéra, une Bordelaise qui est partie aux Etats-Unis un peu par hasard. Elle arrive seule sur scène, en doublant un discours de Georges Pompidou, qui vante les mérites de Tender Forever : dès le départ, le public rit à gorge déployée. Elle joue sur un petit clavier et avec un ordinateur ainsi qu’une console vidéo, qu’elle s’évertue de toute façon à faire fonctionner. C’est une véritable pipelette, elle fait même une chanson hommage à Beyonce, avec un montage bricolé les montrant toutes les deux dans des environnements improbables. Elle reçoit des tonnerres d’applaudissements suite à ce spectacle désopilant. De plus, sa musique est étonnante, joyeuse et délicieuse. Elle fait le show à elle toute seule et elle le fait avec brio. Un vrai régal et une belle découverte !
Gonzales a décidé, pour la tournée de son dernier album Soft Power, de s’accompagner du prestigieux Together Ensemble : Katie Moore et Matthew Flowers en choristes, Mocky et So-Called, un dj complètement déjanté qui s’était déjà produit à Bourges l’année dernière. Cela crée un concert style pop fm des années 70. Gonzales est tout le temps au piano, les choristes sont vraiment talentueux. La jeune fille, lorsqu’elle chante seule, fait penser à la chanteuse des Walkabout. Le choriste reprend une chanson de Feist, avec une voix très féminine, et on sent que Gonzales est vraiment généreux avec ses musiciens, en les mettant chacun en avant.
Le spectacle a un ton potache, entre les chansons, on se croirait dans une cour de récréation, avec des mini mises en scène comiques. Mais quand ils se mettent à jouer, ce n’est plus le rire qui est de rigueur, on est vraiment passionné par ces morceaux excellents.
Ces deux concerts, bien que différents, ne serait-ce que par le nombre de personnes sur scène, se rejoignent par l’alternance de morceaux captivants, du génie des interprètes et des moments de franche rigolade.
Au Palais d’Auron, Ez3kiel faisait son retour. Après un passage plus doux, avec leur album Naphtaline, ils reviennent à un son beaucoup plus brut avec Battlefield. Il y a quatre ans, ils passaient à Bourges dans le cadre de leur tournée avec Daau, au 22. Ce soir, on a assisté à quelque chose de très différent : quelque chose de beaucoup plus sonique, avec des basses à faire trembler les gradins.
Les quatre Tourangeaux délivrent vraiment leur musique au public, ils ne se mettent jamais en avant, et restent même dans l’ombre des projecteurs : c’est avant tout leur création qui est projetée. Les longs morceaux sont comme des cycles qui se réinventent à chaque instant. Les deux batteurs se provoquent en duel. L’autre prouesse d’Ez3kiel, c’est aussi le graphisme et le multimédia. Leur machine interactive est surprenante et quasi-révolutionnaire : sur un écran, des espèces de bras articulés viennent frapper des gongs au rythme des instruments. Le graphisme fait corps avec la musique et l’ensemble transporte le public.
Sous un Phénix une fois de plus plein à craquer, les styles se suivent mais ne se ressemblent pas. Après Blood Red Shoes, les déjantés de Gogol Bordello débarquent sur scène. Ils sont une dizaine et jouent un rock festif qui dérouille les jambes des spectateurs. Ils passent de style en style, du ska au punk en passant par le rock, et c’est ce qui fait le leur.
Puis les extravagants Suédois de The Hives font une entrée en scène très soignée, néon rouge lumineux, costumes noir et blanc : le tout très graphique. Le chanteur tient à parler en français, et amuse la galerie en sortant des néologismes tels que "le batteriste" . Il en fait des tonnes en en demandant toujours plus au public, en faisant des révérences et ainsi de suite. The Hives, c’est du rock brut, c’est un véritable show qui fait bouger et danser et qui déborde d’énergie.
La soirée s’est finie avec Justice et Vitalic, et le Phénix s’est transformé en grand chapiteau dansant.
Le Printemps s’achève en douceur, avec aujourd’hui dimanche, un spectacle dans l’après-midi, avec Ridan, Caravan Palace, Asa et Rokia Traoré. Le bilan de ce Printemps est une fois de plus positif, avec de nombreux spectacles complets et toujours de belles surprises. |