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Morcheeba, Beck, P.J. Harvey, Massive Attack  (Paris)  27 août 2003

Première édition d’un festival parisien en plein air qui ne prend pas de risque et offre une programmation sans flair et sans audace constituée de groupes bien établis depuis de nombreuses années. Mais les têtes d’affiche présentes nous ont rarement déçus donc on passe le pas et on s’enfonce sans complexe dans le métro direction Boulogne – St Cloud.

On flâne en attendant les sets attendus devant les belges de K’s choice, beaucoup moins frais qu’il y a quelques années, qui offrent une prestation ennuyeuse de power-pop convenue plus proche de Umbrunglia ou de Morissette que d’artistes fréquentables.

On découvre ensuite les Américains d’Electric 6, un combo de doux fous furieux contaminés tout petits par le virus Motown, ils se métamorphosent sur scène en sorte de MC5 tendance french touch (aïe!), au final un décalage pas si pathétique mais bon sans plus.

Débarque ensuite le rock lettré de Tanger, premier groupe vraiment attendu de la journée. Sur le liminaire protox planétaire on prend peur que le groupe choisisse un set plus rock et convenu qu’à l’accoutumé pour se mouler dans un format convenu de festival (selon une règle souvent mise en évidence : qui dit concert en festival, dit public pas forcément venu pour Tanger, donc pas forcément volontaire pour être chahuté dans ce qu’il connaît et donc attend, et au final tentation de prendre peu de risque…). Au final non, un concert bien réussi avec une carte postale en provenance de leur myocarde qui se transforme en agitprop pro-intermittants, rare réussite de toucher du doigt le sujet sans être kitsch : "bientôt les festivals d’entreprises / et l’avant-garde en cravate grise".
C’est sans doute le grand talent de Tanger de se frotter à l’exercice délicat et courageux du texte pas crétin en français, et presque à notre surprise de voir sur un fil fonctionner leurs effets de style sans affect. Du côté de la musique c’est très réussi, entre soli de guitare de Gary Lucas et une basse inventive qui moule des atmosphères variées et pas lourdes, avec notamment un titre instrumental arabisant pas piqué des hannetons. Seul groupe français présent sur le festival et pas une faute de goût du tout (même l’intervention de Tcheky Karyo au chant sur un titre jazzy tient la route). Une présence et une personnalité rare.

Le temps de changer de scène et Beck is back. On attendait avec un peu d’appréhension un set semblable au concert acoustique du Grand Rex, l’exercice supportant sans doute assez mal une redite. Au final rien à voir, le génial trublion se retrouve dans une formation étendue, toute de noir vêtue, avec une ambiance dans la veine de la période Odelay. Il confirme qu’il est LE show man par excellence, avec des trouvailles scéniques incroyables exécutées avec naturel durant tout le début du concert qui tient un rythme hypnotisant entre happening Fluxus et hymne séminal.




Il pratique avec justesse et classe le détournement de sa propre musique d’une part sur le plan scénique avec des pitreries et surtout des audaces qui l’empêche de se prendre au sérieux et une réinterprétation des précédents titres vraiment réjouissante,: notamment les titres de Midnite Vultures en sortent métamorphosés et confirment la qualité des compositions de ce disque de genre un peu décrié a posteriori.
Un concert qui touche à à peu près toute la discographie du blondinet : depuis les "Loser" et "Beercan" incroyablement remaniés, ou même une tentative abortée de "One Foot in the grave", à "Paper Tiger" dédié à Gainsbourg (ce n’est pas un plagiat mais un hommage, ah bon…). Que des tubes explosifs qui nous surprennent en somme (pas une mince affaire !) et on est juste frustré que le concert soit si court (à peine une heure!) mais il donne envie de le revoir rapidement même dans une (très) grande salle (parfois il faut savoir prendre sur soi) tant on se fait plaisir en sa compagnie à se laisser surprendre par des titres qu’on connaît sur le bout des doigts réinventés spécialement pour ses concerts. Un joli cadeau pour une belle fête !

 PJ Harvey nous cueille alors à chaud et ne fait pas redescendre la pression avec beaucoup de reprises du dernier album mais aussi tout de même d’anciens titres comme le lancinant "To bring you my love" et le fulgurant "Rid of Me" (waoouh !). Sur le plan scénique la miss est toujours aussi statique (trop, dommage…), bien vissée dans ses bottes noires et s’amuse à aguicher le public avec ses tenues à la Kylie Minogue. A ses côtés, les fidèles Ellis et Harvey (aucun lien de parenté tout ça…) servent à vrai dire plutôt de faire valoir, sur bien des titres on se contenterait de la guitare de Polly Jean comme seule instrumentation. C’est farouchement rock, c’est tout ce qu’on aime - un nouveau titre sur ses cheveux pas tout à fait convaincant - mais là encore on ne peut qu’être frustré de la brièveté du concert (pas de rappel !!) qui empêche le concert de vraiment atteindre les sommets souhaités. Zut !

Le festival se finit sur le trio éclaté en phase de recomposition de Bristol : les super-stars de Massive Attack. Il y a quelques années farouchement modernes et branchés, les seigneurs d’un mouvement mort né qu’on a appelé le trip-hop ont été leurs propres fossoyeurs et peinent à survivre artistiquement : on est face à un concert réglé et sans âme où les fans attendent leurs tubes et basta.
Les interprètes vocaux s’enchaînent sur la scène, comment autant de juxtapositions privées de sens, 3D et son compère en béquilles assurant juste la présence syndicale pour leurs parties chantées puis quittent la scène, cela n’a rien d’un concert en vie. Après les changements incessants dans la formation centrale, on se demande encore ce qu’est Massive Attack sinon une grosse machine qui vit sur son vécu et qui peut être interprété par n’importe qui (le "groupe" étant back stage la plupart du temps)…
Par ailleurs les versions sont assez approximatives et fonctionnent assez mal, les interprètes se bornent à recopier aussi fidèlement que leur permettent leurs capacités les versions disque. A vrai dire assez rapidement on s’intéresse principalement aux visuels plutôt sympatiques projetés derrière le groupe : un agitprop ultra-pacifiste pour la plupart assez bien ficelé et visuellement inventif des séquences personalisées pour le public parisien qui brisent cet aspect de concert formaté et répété à l’identique dans une tournée planétaire moribonde.
On voit les ficelles mais cet habillage est réussi... mais bon cela reste de l’accessoire, le concert lui-même est malheureusement globalement sans intérêt.

Au final un festival sans originalité et sans âme (pas un seul groupe fréquentable qu’on n'ait déjà vu il y a plusieurs années et donc pas de découvertes), plus proche de l’accumulation d’artistes reconnus que d’un festival à part entière (ah, et puis un son médiocre aussi !), mais bon on ne boude pas son plaisir, ravi de finir l’été dans les bras de PJ Harvey et de Beck Hansen en attendant la rentrée culturelle...

 

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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

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"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

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"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
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"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
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"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
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"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

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"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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