Comédies de Molière, mise en scène de Laurent Ferraro, avec Alexandra Chouraqui, Olivier Francart, Alexandre Markoff, Nicolas Martinez, Sylvain Tempier et Aline Vaudan.
Voilà deux courtes pièces de Molière moins souvent présentées que la plupart des illustres classiques de l’auteur. Sans doute en premier lieu parce qu’elles sont plutôt courtes, ensuite parce que le texte n’y est pas le plus simple de Jean-Baptiste Poquelin. Pourtant, l’une et l’autre gagnent à être connues.
Dans cette mise en scène originale en tous points, Laurent Ferraro a su créer un univers particulier à mi-chemin entre le fantastique de l’illustrateur Enki Bilal et la bouffonnerie alerte du théâtre de guignol.
Le spectacle, où l’action se trouve transposée dans un univers contemporain, présente des personnages blafards aux nez proéminents, héritage de la Commedia dell’arte, ce qui nous donne une version mi-clownesque, mi-funèbre de ces deux farces , éclairant avec talent ce que le grand Molière nous montre de la nature humaine, entre l’ombre et la lumière.
Ce travail tout en contrastes, avec une direction d’acteurs rythmée et précise mettant en valeur le travail physique des comédiens (tous épatants), emballe ces deux histoires dans un train soutenu qui ne laisse au spectateur guère de répit tant l’action est virevoltante et débridée, tant ces deux comédies sont brillamment enlevées et nous donnent à rire de nous-mêmes dans deux aventures grotesques où seule au final, la malice triomphera.
De la bien belle ouvrage... |