Duo originaire de Chicago formé de Dave Turncrantz à la batterie et de Mike Sullivan à la guitare, Russian Circles sort sur Touch and Go leur deuxième album Station.
Cet opus de six titres, dont la longueur affiche quarante trois minutes, renvoie à des schémas bien connus, typiques du genre Post Rock.
"Oh non, encore !" dira l'auditeur, fatigué des disgressions onanistes de jeunes intellos urbains, astiquant leur manche sur d'interminables titres obscurs et abscons. Certes, Russian Circles n’affiche pas de nouveautés renouvelant le genre, mais on doit accorder à ses deux petits gars quelques qualités indéniables.
Tout d'abord, la qualité de l'enregistrement. Oui, les deux compères s’astiquent aussi le curseur. Ensuite, leur fond musical est plutôt, comment dire, metal et ça c'est un peu plus original que de se tripoter les marimbas, cela aussi a été fait, mais qu'est-ce qui de nos jours relève de la complète nouveauté ? Je vous le demande.
Russian Circles, donc, distille un Post Rock mâtiné de metal. La donne devient plus intéressante dans le développement des morceaux, de longues plages instrumentales avec un doux crescendo vers une explosion de guitares sur saturées et de murs d'aciers, qui rappelleront le qualificatif "it's like heavy metal" lorsqu'un journaliste découvrit Led Zeppelin.
Sur Station, les deux musiciens, avec l'aide d'amis de la profession, réussissent à faire passer une foultitude de sentiments et exposent des qualités musicales manifestes. Savoir aussi, qu'ils ont su conquérir certaines oreilles connues, jusqu'à faire les premières parties de Tool, Dalek ou Pelican. Ils se sont arrogé les services d'un producteur connaissant son affaire, en la personne de Matt Bayles (producteur d'Isis entre autres) et que leur album s'écoute très facilement, loin des indigestions de certaines formations du genre (non, n'insistez pas, je ne citerais pas de noms). |