Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Figuration narrative- Paris 1960-1972
Grand Palais  (Paris)  Du 16 avril au 13 juillet 2008

Relater 12 ans d'avatars artistiques ponctués de nombreuses manifestations événementielles des peintres fédérés autour de la Figuration narrative, peintres particulièrement actifs, voire activistes, n'est pas chose aisée.

Au Grand Palais, pour l'exposition les commissaires de l'exposition "Figuration narrative - Paris 1960-1972" coproduite par le Centre Pompidou et la Réunion des musées nationaux, Jean-Paul Ameline conservateur des musées de France au Centre Pompidou et Bénédicte Ajac attachée de conservation au Musée National d'Art Moderne, ont donc été amené à faire des choix. En l'occurrence, ce choix s'est porté sur 19 protagonistes et leurs toiles les plus significatives.

Dans une scénographie aux couleurs pétantes de Laurence Le Bris, l'exposition se déroule sur deux niveaux selon un parcours chrono-thématique qui permet au visiteur de rattacher à une même idéologie et conception de l'art des artistes tous connus individuellement.

Comme le Nouveau Réalisme, qui fit l'objet d'une exposition en 2007 dans ce même lieu, est né de la plume du critique d'art Pierre Restany, la Figuration narrative, son Mister Hyde, est née de l'action d'un autre critique d'art Gérald Gassiot-Talbot et de la fédération d'artistes qui, en juillet 1964, organisèrent la fameuse exposition "Mythologies quotidiennes" au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

Art subversif ou peinture yéyé ?

Conçue pour "casser la baraque" de l'abstraction, du Pop art et du nouveau réalisme, du marché de l'art et de l'institution culturelle, cet événement fit couler beaucoup d'encre, et une encre souvent fielleuse, et fut suivi par de nombreuses autres expositions collectives avant que chacun des protagonistes ne suivent sa propre voie.

Rien d'étonnant à ce que les officiants soient qualifiés de voyous iconoclastes, d'autant qu'ils n'ont pas hésité à procéder à l'assassinat symbolique du pape du Ready-made dans une oeuvre collective ("Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp"), et de "retoucheurs de photos et de graphistes reconvertis dans le commerce de l'art".

Selon la définition conventionnellement admise, et émise par Gérald Gassiot-Talbot, est narrative toute œuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée dans la durée par son écriture et sa composition sans qu'il y ait toujours à proprement parler de "récit". Ce qui constitue leur plus grand dénominateur commun : raconter leur époque.

Davantage qu'un mouvement pictural, la figuration narrative ressortit davantage à la fédération cosmopolite de jeunes artistes de nationalité et de formation différentes.

Tous de sexe masculin et quasiment de la même génération, celle de l'immédiate avant seconde guerre mondiale, ils s'emparent de toutes les représentations du monde contemporain, de la photo à la bande dessinée en passant par le cinéma, l'art, la publicité et le roman noir, pour dénoncer les aliénations de leur époque selon des déclinaisons narratives différentes et des formes de représentation diverses.

Quel point commun entre les comics saturés de Bernard Rancillac ("Les tribulations d'un téléphone") et les installations cliniques de Peter Klasen ("Tableau-objet le bidet") ?

"Faire tomber les valeurs en cours et sortir la peinture de son espace sacré" qui est le mot d'ordre des peintres de la Figuration narrative.

Et commencer avec Henri Cueco ("Danaé aux roses") et Eduardo Arroyo ("Six laitues, un couteau, trois épluchures") par dynamiter les mythes véhiculés par l'art lui-même .

Le réalisme critique

Raconter le monde est une constante mais le monde est multiple. Au détour des toiles, on devine l'histoire d'un monde sans histoire de Valerio Adami ("Bedroom scene"), les nouveaux mondes de Öyvind Fahlström ("Ade-Ledic-Nander II") et le monde anxiogène d’Antonio Recalcati ("Figura di uomo") ou un monde voué à l'apocalypse avec Erro ("Stalingrad").

La plupart des artistes revendique un engagement socio-politique.

Figuration politique notamment pour Gilles Aillaud ("Vietnam, la bataille du riz"), Bernard Rancillac ("A verser au dossier del'affaire Ben Barka") et Gianni Bertini ("Grip").

Satire sociale avec, entre autres, Eduardo Arroyo ("El caballero espanol"), Erro ("American interior"), Peter Stampfli ("Berlin") et Gérard Fromanger (série "Boulevard des Italiens"), Henri Cueco ("Marx, Freud, Mao") et Peter Saul ("Ducks in bed").

D'autres pratiquent la subversion subjectivisée et intime qui peut revêtir une forme de truculence autobiographique chez Hervé Télémaque ("Escale", "My darling Clementine"), de fantasme érotico-sadique soft chez Peter Klasen ("Face n°1) ou de violence distanciée et onirique chez Jacques Monory (série "Meurtres").

En tout état de cause, ce périple dans la figuration narrative est enthousiasmante.

L'exposition se clôt sur la grande fresque satirique de la Coopérative des Malassis, intitulée "Le grand méchoui ou Douze ans d'Histoire" qui devait être présentée dans le cadre de l'exposition "Douze ans d'art contemporain en France" initiée par le Président de la République Georges Pompidou, et qui fut retirée suite à l'intervention policière pour disperser une manifestation d'artistes devant le grand Palais.

Et comme dit Hervé Télémaque dans une interview collective diffusée au terme de l'exposition "Etre conscient de l'état du monde c'est déjà pas mal.".

 

En savoir plus :

Le site officiel du Grand Palais

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation de la Réunion des Musées Nationaux


MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=