Yassine Dahbi, avec son nouvel album plus rien qui presse revient dans la lumière après 13 années d’absence. Des années de vie où il a travaillé dans un tout autre domaine, où il a voyagé ; il a même vécu en Russie.
Il a juste pris le temps de vivre, d’assouplir son œil et son oreille, au point que naturellement sa guitare l’a un peu ramené à l’ordre. Alors à quarante ans, il prend la route balisée par les Cabrel et Souchon, et y apporte des touches subtiles et personnelles, pour peindre à sa façon, l’air du temps : celui des filles qui défilent, sur les podiums, du travail qui nous distrait des choses importantes, des menaces sur le climat.
Alors comme sur la photo de l’album il s’est assis sur un banc, sur le bas côté. Photo en contre plongé, comme si c’était lui qui se perchait sur une branche et qui faisait un peu le bilan de sa vie. Plus rien qui presse , et plus rien qui pressurise …
Ainsi nous offre-t-il avec générosité un disque qui n’est pas formaté pour les succès et les passages radios , qui nous propose plutôt, un petit voyage , un petit rêve simple.
Comme si Yassine Dahbi plaçait ses disques comme le Petit Poucet ses cailloux blancs : pour se réchauffer le cœur et ne pas se perdre de vue lorsque la vie nous bringuebale.
Et il nous donne même une recette: "chanter pour ne plus penser, chanter pour ne plus déchanter" … dérivatif au vague à l’âme à user sans modération cette fois-ci. |