Dédiée à la création contemporaine, la jeune Galerie UniVer, terme auquel Colette, la maîtresse de céans, préfère celui de lieu d’exposition, accueille, le groupe Vive La Peinture pour célébrer son 25ème anniversaire.
Et pour l'occasion, sont réunis sous l'affiche "Vive l'Art Urbain" une sélection d’artistes représentatifs de l’art urbain tel qu'il émergea en France au début des années 80.
Souvent rattaché à la figuration libre ou au graffitti américain, parfois qualifié d'art alternatif, l'art urbain français est une mouvance foisonnante et effervescente.
Dans le bel espace de l'UniVer ouvert sur un patio, l'art urbain s'expose à travers cinq artistes, Dix10, Jérôme Mesnager, Gérard Zlotykamien, Paella ? et Jean Faucheur, qui entourent le heureux récipendiaire
Et ils ont tous fêté leur 25 ans !
VLP : Le "Zuman qui va sur les murs pour ne pas aller droit dans le mur"
La saga Vive La Peinture siglée VLP démarre en 1983 avec une fresque exécutée dans les Catacombes. Pochoir, affiche, peinture performance, Michel Espagnon et Jean Gabaret poursuivent leur périple initié avec Martial Jalabert qui quittera le groupe en 1994.
Vive La Peinture revendique son appartenance au mouvement graffiti et refuse l’étiquette figuration libre.
Son manifeste : "Exprimer l’époque actuelle par la violence, le doute, le cri, la représentation humaine, brasser culture-rock et histoire de l’art et travailler à la périphérie de l’art"
Fidéle à l’esprit punk-rock de leur début, il crée le profil "proto-type" baptisé "Zuman" qui stigmatise de drame individuel de l'homme contemporain.
Les ombres éphémères de Gérard Zlotykamien
Gérad Zlotykamien est le doyen, il a commencé son oeuvre en 1963 et devient dès le début des années 70 le peintre des fantômes qui hantent les villes. Un simple trait à l'aérosol, une tête ronde, un cri muet comme Munch.
Les Corps blancs de Jérôme Mesnager
Tout le monde connaît les personnages, hybrides du mannequin en bois articulé et des écorchés, de Jérôme Mesnager qui manie désormais le pochoir aux 4 coins du monde.
Celui qu'il désigne comme "un symbole de lumière, de force et de paix" a commencé à sillonner Paris en 1983 en posant sa silhouette blanche, vue de dos, les bras tendu vers un ciel aux oiseaux.
Dix10, un pinceau politique
L'entité Dix10, composée de Roma Napoli et JJ Dow Jones, sévit depuis 1982 sans déroger à leur principe qui est de "pousser l'évidence jusqu'à l'absurde, pour autant qu'on s'engage à le dépasser" et de changer les codifications de l'art.
Leur trilogie, représentation plastique d'un objet, représentation écrite et signature 10/10, est immédiatement reconnaissable. Et leur questionnement duel sur l'actualité et sur le marché de l'art ne manque pas de matière.
On se souvient de leur exposition "Mascarade" en 2007 sur le scandale du Musée des arts premiers et tout récemment de leur série de barils de pétrole créée en réaction à l'inflation du prix du pétrole et présentée à l'exposition "Vendetta" en avril 2008.
Ici, Dix10 espose notamment quelques oeuvres représentant des jaquettes de livres ayant subi la censure , oeuvres créées en 1992 pour l'exposition "Interdit d'interdire".
Paella ? le roi du pot de colle et des gouttières
Ex Paella Chimicos, Paella ?, peintre-affichiste pratique une figuration qu'il qualifie de "délibérée" avec son personnage indifférencié à corps élastique et à tête de spirale, "entre l'incognito et l'universel".
Avec le temps ses affichettes apposées sur les gouttières ont pris de l'ampleur.
Ses oeuvres procèdent de la fable moderne, le dessin étant accompagné d'un texte en forme de pensée ou d'aphorisme, à moins que ce ne soit l'inverse, qui interpelle celui qui regarde.
Jean Faucheur et l'oeil du peintre
Peintre, sculpteur, photographe, dessinateur, ex-frère Ripoulin et détourneur d'affiches, Jean Faucheur explore tous les médiums.
Il présente des portraits d'une humanité étrange et inquiétante, visage figé dans la stupéfaction, mutant à trois yeux et sage au 3ème oeil.
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