Au commencement des années 50 était Speedy Gonzales, la souris la plus rapide du Mexique, dont le débit logorrhéique n’avait d’égal que la rapidité de ses neurones. Et puis, au début des eighties, il y a eu Speedy Graphito qui graffitait plus vite que son ombre sur les murs de la ville.
Dans l'effervescence bouillonnante de l'art urbain parisien des années 80 souvent rattachée à la Figuration libre, Olivier Rizzo, alias Speedy Graphito, peintre d'atelier, pour qui "l’art est un combat, la vie est son miroir", avait choisi, la rue comme galerie. Son viatique, le graffiti et un personnage singulier, nouvel homme entre robot picassien et idole précolombienne.
25 ans après, il n'a pas lâché le pinceau ni cédé au conformisme ou au consensualisme. Il a toujours les yeux grands ouverts sur le monde qui l'entoure, un monde oppressant, à la dérive, un monde sans issue, dont il expose, à l'Art Partner Galerie, ses dernières toiles et sculptures fédérées sous un titre en pied de nez "Issues de secours".
La ville s'y décline en deux thématiques qui se télescopent : la société consumériste et la culture de l'image toutes deux sous l'emprise d'un dieu unique aux multiples visages avec à sa droite l'oncle Sam, celui du profit, dont les multinationales sont les grands prêtres.
La ville vouée à l'idole consommation ("Attractive city") est devenue un panneau publicitaire géant, saturé de logos et de marques dont les néons brillent au firmament d'une planète réduite à son expression marchande.
Une planète saturée d'images véhiculées par la télévision puis par internet, héros de bandes dessinées, de mangas et de séries télé envahisent ses toiles en confrontations inattendues. De John Steed à Picatchou en passant par les Stroumpfs, Bambi, Andy Warhol et le clown McDonald ("Popn'roll", "Kadrabake","Addict") et même Speedy Gonzales.
Speedy Graphito, témoin de son temps, raconte le monde sous formes de puzzles colorés et invite celui qui regarde ses toiles à se fabriquer ses propres histoires. |