Comédie dramatique de Patrick Suskind, mise en scène de Elisabeth Vitali, avec Stéphane Bierry.
"La contrebasse"de l’écrivain et scénariste allemand Patrick Suskind, constitue une variation sur la solitude humaine. Un homme solitaire, musicien médiocre et individu ordinaire, vit seul avec sa contrebasse, instrument encombrant qui, dans son cerveau ravagé, se comporte comme une entité en expansion qui remplit sa vie comme son appartement.
Entre deux concerts, musicien anonyme au sein d’un orchestre national, il tourne en rond et se livre à des logorrhéiques divagations musicalistiques et métaphysiques amplement arrosées. Du frigo à l’archet, se dessine une étrange relation avec son instrument avec lequel il forme un couple qui, au fil du temps comme tous les couples, connaît l’usure des sentiments, le délitement du plaisir et la novation de l’amour en haine.
Après avoir loué les mérites de la contrebasse, il réfute tout amour pour son instrument, "cet instrument féminin grave comme la mort", dont il fait le bouc émissaire de ses échecs et de ses peurs.
Dans cette pièce à un personnage, qui navigue entre émotion, cocasserie et vitupérations, la partition, sans jeu de mot, est lourde à porter et Stéphane Bierry, sous la direction d’Elisabeth Vitali, prend à bras le corps ce personnage qui a lâché prise.
Tour à tour bravache, cocasse et pathétique, touchant et agaçant, le personnage se dessine par petites touches et le trouble s'installe. La compassion également. |