Si son nom peut lui prêter quelques racines irlandaises, c'est de Liverpool que vient le jeune Eugene McGuinness avec ce premier essai discographique au titre d'une grande modestie, The Early Learnings Of Eugene McGuinness. Premier essai sous forme de mini album auquel on ne peut manquer de reprocher qu'il soit si court.
D'un autre côté, un disque si bref se doit de présenter des morceaux irréprochables sous peine de se retrouver relégué sous une pile de EP insignifiants chargés trop souvent de dispensables bonus.
The Early Learnings Of Eugene McGuinness heureusement est d'un tout autre acabit et les huit perles qu'il contient semblent toutes plus précieuses les unes que les autres, au fur et à mesure de l'écoute et des écoutes successives qui ne manqueront pas de s'enchaîner.
Si une oreille distraite peut laisser passer à la première écoute "High Score" ou "Vampire Casino", il sera impossible d'échapper à "Bold Street". Ce titre superbe qui survole l'album de ses 2 minutes 20 secondes saisit par son évidence et vous touche immédiatement. Il y a du Beach Boys et du Elliot Smith là-dedans, simple, clair et beau, avec une instrumentation a minima et des choeurs parfaitement placés.
Mais le jeune songwriter ne s'arrête pas là et récidive avec "Vela". Même mélodie à fleur de peau, quelques harmonies vocales Wilsoniennes et une voix fragile et enchanteresse qui ne peut que faire frissonner.
Du frisson aussi sur "Madeleine" et son envoûtant piano qui met si joliment la voix délicate de son interprète.
Chaque titre est une caresse et apporte un sentiment de bien-être et de bonne humeur. McGuinness est un grand. Vivement un album plus long et des prestations, parait-il, tout aussi émouvantes que ses compositions sont belles.
Eugene McGuinness aurait pu en bon liverpuldien se reposer sur un héritage musical fort et brodé grossièrement du neuf sur du vieux. Il a choisi de prendre des risques (a-t-il choisi d'ailleurs ? Le talent ne sort pas d'univers catalogue) en écrivant des chansons intimistes, touchantes et élégantes. Contre pieds anti pop et savoir faire pop. Paradoxal équilibre mais ô combien exquis ! |