Avec le souvenir d'un concert mémorablement épique au Molodoi en juin 2006 qui a vu le chanteur de It's Not Not explorer chaque parcelle de la salle, je me retrouve en fin d'après-midi devant la scène Vice Jagermeister pour retrouver les énergiques et excentriques catalans devant leur public et pour les voir interpréter les nouveaux morceaux de Bound For The Shine, leur nouvelle galette plus pop et plus structurée que leurs précédentes productions. Plus carrés et amadoués ? Que nenni. Si ce que l'on peut considérer comme le backing band reste plus ou moins sage sur scène, elle n'est qu'un endroit de passage pour Joel le chanteur qui se promène dans le pareterre. Un joli moment d'efficacité, de complicité et de je m'enfoutisme principalement composé de morceaux récents et plus accrocheurs. Le début de carrière du groupe, moins polissé, aurait sans doute moins plu en festival.
Rapide passage par défaut, il faut bien le dire devant Bishop Allen. Rien d'innovant là, enchainant les morceaux sans inspiration, une impression de pas grand chose.
Enchainement avec The Strange Death Of Liberal England, groupe que je suis depuis leur première démo de début 2006. Si leurs débuts clones de A Silver Mount Zion ne pouvaient que me plaire avec une fraicheur que les canadiens n'ont pas, leur production suivante m'avait laissé dubitatif. Et bien le groupe déboule en Europe – enfin – plein d'envie, de puissance et de joie. Les morceaux s'enchainent et on a l'impression d'avoir affaire à un tout jeune Arcade Fire fougueux. Un très joli moment.
Six Organs Of Admittance se démène sur la scène ATP, ou plutôt sa guitariste. Quelques moments soniques sauvent un concert qui se révèlerait sans doute plutôt insipide sinon, ne rendant pas à leur juste valeur les moments du groupe. Le public clairsemé au moment de faire la queue pour avoir une place à l'Auditorium pour le concert de Portishead est tout juste respectueux.
Rappel du triptyque de la nuit sonique des Transmusicales de 1991 au Primavera sur les deux dernières années, Bob Mould prend place sur la scène CD Drome. L'ex Husker Du utilise toujours sa Fender trafiquée et ses plectres en acier.
Le son riche en harmoniques est cinglant et débute sous les auspices du répertoire de Sugar (ô bonheur) avant de poursuivre avec des morceaux plus récents de son District Line de 2008. C'est très bon, ça fleure les 80's et 90's et le public trentenaire ne s'y trompe pas.
Autre groupe de retour sur scène et en festival : Sebadoh. Le scénario est toujours le même ; les 3 compères échangent leurs instruments mais c'est lorsque que Lou Barlow prend le micro que le public réagit et qu'on se rappelle ces vieux tubes d'il y a maintenant presque 15 ans. Se disant honorés d'être la, ils prennent le public à partie en parlant de la France, telle l'image de l'americain moyen ne connaissant pas la géographie européenne.
Fin de journée devant le buzz du moment : Fuck Buttons à la scène ATP.
Le duo récite malheureusement son album, sans grande originalité mais le son est tellement bon qu'on profite simplement du moment.
Un concert d'une grande efficacité. On en redemande ! |