Depuis un fort lointain souvenir, je n'avais plus de nouvelles de Duke Spirit. Il faut dire que je n'en cherchais pas non plus car ce souvenir en question est lié à une prestation scénique plutôt du genre pénible. Musique brouillonne, chants désordonnés. Seule la chevelure blonde de la chanteuse offrait un point d'accroche.
Plus de nouvelles bonne nouvelle donc. Jusqu'au jour où je découvre dans mon courrier ce Neptune. Remontée immédiate dans le temps : n'est-ce pas l'album de ce groupe anglais bordélique qui voudrait prétendre faire du rock ? Rien ne presse alors, je mets le disque dans la pile d'écoute en m'arrangeant pour qu'il y en ait toujours un dessus.
Grave erreur ! Quand, enfin, je décide d'écouter Neptune, je découvre une voix ferme et impérieuse, un rock lourd mais élégant aux mélodies très british et aux textes assez bien ficelés !
La voix braillarde est désormais plus assurée et Liela Moss sait désormais moduler son timbre tout autant que son niveau sonore ce qui offre des ballades aussi belles que les titres plus énergiques sont puissants.
Passée la curieuse petite intro, "Send A Little Love Token" annonce la couleur avec un titre énergique, sur une rupture amoureuse passée à l'acide, en contre-courant avec les ballades mièvres qui collent trop souvent à ce genre de textes. "The Step And The Walk" continue dans la lignée avec un rock puissant sur lequel les "ouhou" de Liela Moss font des ravages, entre un rock à la Dandy Warhols et une pop à la Björk (comme sur ce "Dog Roses" où la voix fait des merveilles).
Et même si la ficelle est parfois un peu grosse, elle n'en est que plus solide et on ne peut guère résister à l'énergie des guitares et à la voix étaillée, soutenue par des chœurs qui en d'autres circonstances auraient pu devenir rapidement insupportables. Un bel album qui donne enfin au rock anglais la place qu'il mérite, brut et spontané loin des enfantillages de Muse et consorts. |