Comédie d'après le vaudeville de Georges Feydeau, mise en scène de Thomas Le Douarec, avec Elise Roche, Marie Parouty, Stéphanie Papanian, Gilles Nicoleau, Xavier Berlioz, Christof Veillon et Philippe Sax.

Ah , "Le dindon" de Feydeau ! Voilà un sacré volatile, grand classique incontournable des menus festifs servis à tous moments de l'année, qui n'en finit pas d'exciter les méninges des chefs-metteurs en scène.

Servi à toutes les sauces et garni de farces variées, en mironton mode grand-mère, dressé façon gibier grand veneur, rôti à la broche sous toutes les coutures ou désossé en lamelles conceptuelles style nouvelle cuisine, ce phénix increvable constitue une valeur sûre du divertissement et fédère toujours un public ravi de se détendre sans retenue les zygomatiques.

Thomas Le Douarec repasse le plat avec cette volaille, cheval de bataille de ses débuts, lui avait apporté notoriété et succès, dans une adaptation iconoclaste qui ravira les amateurs de kitsch débridé.

De la pièce de Feydeau, il a gardé l'essence proposer une libre adaptation de ce classique du vaudeville et donc exit les critiques des puristes qui ne trouveront pas, bien évidemment, sur la scène de la Comédie de Paris la reconstitution d'une représentation répertoire de la Comédie française dans les années 50 quand le texte est entré à son répertoire.

En effet, le dindon mitonné à la sauce armoricaine subit un relooking extrême, farce faisandée pour les uns, irrévérence récréative pour les autres, et se voit truffé, on pense à la patte Tarantino, de références aux must du comique, des comics, à l'instar de l'affiche où le gallinacé figure en version toon, au boulevard devenu légendaire, de l'iconographie des séries télévisées au mythique muppet show, qui en font un salmigondis exubérant.

Et comme dans la comédie de boulevard les portes doivent claquer, Thomas Le Douarec ne fait pas dans la demi-mesure. Le décor est une batterie de portes qui claquent à s'en décrocher les gonds pour scander une partition frénétique, qui n'a d'autre ambition que le divertissement, interprétée par des comédiens survoltés.

Mention spéciale pour Philippe Sax, Stéphanie Papanian et Elise Roche, trois fous furieux capables de tout qui jouent plusieurs rôles hauts en couleur propices à manifester leur aisance à partir en vrille.