Montage de textes de Pièce de Don Duyns, Matéi Visniec, Louis Calaferte et Roland Fichet, mise en scène de Olivier Couder, avec Olivier Coufder, Josette Kalifa, Raja Aitour, Stéphane Brunier, Marie Colin, Arnaud Grossetti, Yoram Gué, Stéphane Guérin, Trang Lam, Didier Maya, Stiva Paterno, Frédéric Payen, Marc Poncelet, François Raynal, Nadia Sadji et les musiciens Pierre-Jules Billon, Jean-Christophe cornier et Antoine Rosset.
Dans le cadre de l'édition 2008 du Festival du Futur Composé, manifestation artistique qui milite pour l’accès à la culture des personnes handicapées et notamment des personnes autistes, le Théâtre du Cristal, fondé et dirigé par Olivier Couder, présente sa nouvelle création "Le dernier cri".
Créé en 2004, le Théâtre du Cristal est une troupe permanente composée de quinze comédiens professionnels, en situation de handicap, travaillant à plein temps dans le circuit artistique et produisant ses propres créations jouées avec des partenaires intermittents.
Sa démarche, corrélativement à la démonstration que des personnes handicapées puissent mener une activité théâtrale à titre professionnel, est de créer "une esthétique atypique résultant de la confrontation des formes d’art brut amenées par les comédiens avec les codes de jeu et les références du théâtre contemporain".
Ce spectacle singulier et inattendu, conçu à partir d'un montage de textes de Louis Calaferte, Don Duyns, Matéi Visniec et Roland Fichet, et de scènes résultant d'improvisations, qui mêle théâtre, musique, chant et mime, comporte deux parties qui pourraient totalement constituer deux formes courtes autonomes même si elles traitent de la même thématique : l'identité de l'individu au sein d'une société inéluctablement régie par des normes qui conduisent à l'uniformisation et la reconnaissance de la différence, une différence innée ou acquise.
Malgré le choix délibéré d'un décor à la "Ionesco" et de personnages uniformément vêtu à la Magritte, c'est moins une comédie surréaliste qu'une réflexion burlesque au sens premier du terme de la perte ou de la vaine quête d'identité de l'individu soumis aux diktats sociétaux de la norme et au poids du conformisme ambiant. Et les deux principales caractéristiques, et atouts, du spectacle résident incontestablement dans son humour décalé et sa poésie.
Le particularisme du jeu des comédiens induit un premier regard, il faut le reconnaître, inévitablement interpellé au premier abord par leur "différence" fait que si l'on cède à une certaine émotion première du fait de la connaissance de leur handicap, qui est parfois extérieurement visible, réaction primaire qui n'existerait sans doute pas si on ne le connaissait pas et si on était placé à une certaine distance de la scène. Un premier regard très éphémère qui s'efface devant la qualité de leur prestation qui est unanimement saluée et ovationnée. |