L'année dernière, la Maison Européenne de la Photographie exposait sous le titre "599" les photographies réalisées par Alain Fleischer dans le cadre du projet "Piémont. Une définition" destiné à constituer un vaste corpus patrimonial documentaire afférent à l’activité culturelle et créative cette région d'Italie, dans l'usine Ferrari.
En 2007, Adele Re Rebaudengo, commissaire de ce projet a donné une carte blanche à William Klein. Une carte blanche mais pour un sujet imposé : la Chapionnat européen dressage qui s’est déroulée en 2007 pour la première fois en Italie au Centre International du Cheval de la Venaria Reale à Turin, au sein d'une institution datant du 18ème siècle.
Un challenge donc, compte tenu de la brièveté de l'événement qui se déroulait sur trois jours, mais William Klein est réputé pour sa capacité à saisir l'instant, et sa thématique, dont la difficulté à capter ce que Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie et co-commissaire de l'exposition, qualifie de "situation antiphotographique" dès lors que "un concours de dressage, en effet, est comme un subtil jeu de lenteur, savamment codifié, et dont l’intérêt échappe au spectaculaire".
En quelques clichés, dans cette exposition très ramassée, intitulée tout simplement "Dressage", impossible de ne pas retrouver la patte de William Klein dans la virtuosité des cadrages et le sens de l'image "choc" qui imprègne la rétine notamment dans les panneaux-montage.
L'un deux, composés de photos de pattes de chevaux, relève de l'étude picturale.
Les amateurs de sport équestre comme les néophytes trouveront plaisir à découvrir le regard de William Klein sur le hiératisme mais aussi l'excitation qui entoure cette catégorie d'événement, la symbiose entre l'homme et l'animal, l'élégance de la posture du cavalier et la noblesse du cheval. |