Dernier jour de festival. Le temps est plus couvert, il fait doux et je ne vais pas m’en plaindre ! La programmation de ce début de soirée est davantage pop-folk avec les Coming Soon.
Décor planté avec un chapeau de cow-boy déposé négligemment sur un des micros. Les 7 membres du groupe entrent en scène, pour une première "surprise" : la moyenne d’âge ne doit pas dépasser les 20 ans (confirmation faite en me renseignant davantage) !
Leur musique est assez agréable à écouter, plutôt tranquille même si bien rythmé (Leo a 14 ans derrière la batterie, ça promet…). Malheureusement, leur comportement sur scène me fait oublier leur qualité musicale. Attitude très désinvolte et baba-cool, les jeunes artistes n’hésitent pas à boire (ce n’est pas de l’eau) ou à s’en griller une petite (et pas uniquement entre les morceaux), les transitions du jeune homme au chapeau ne sont pas vraiment drôles, et bien qu’ils se transmettent tour à tour le rôle de chanteur, la sensation d’ennui me gagne vite.
Je serais méchante si je disais qu’à ce moment-là, j’aurais plutôt eu envie d’appeler le groupe "Leaving Soon". Et ce n’est pas faute d’être bon public.
Une musique de qualité donc, mais desservie par une prestation scénique trop nonchalante, manquant de dynamisme et de motivation, surtout dans le cadre d’un festival rock. Mais nul doute qu’en musique d’ambiance ou dans la voiture l’album est excellent !
Brisa Roche entre sur scène. Un joli petit brin de femme, yeux clairs, longs cheveux noirs relevés de façon semblant désorganisée, soulignés pas une peau très claire. Costume parme, joliment féminin et travaillé, aux longues manches évasées. Un style qui n’est pas sans rappeler celui des Geishas.
Et la belle commence à chanter. Je ne peux m’empêcher de la comparer à Björk, au niveau du look et des attitudes. Mais la comparaison s’arrête là. Sa musique très folk a évolué depuis ses origines jazzies. Propos recueillis lors d’une interview : "sur scène, je veux plus de liberté pour arriver à quelque chose de plus chaleureux, plus hypnotique et très physique".
Et c’est exactement ce qui s’est passé ! Elle se donne à fond et nous fait tomber sous le charme de sa petite sphère psychédélique, se permet quelques échanges avec le public, d’une douce et fraîche candeur, pour un contraste intéressant avec le bassiste et le guitariste, tout de blanc vêtus. Sans parler du batteur, qui jetait fréquemment ses baguettes à la fin, mais aussi pendant un morceau. Solution ? Finir avec les mains ! Je suis sous le charme.
Fin de la béatitude, les Blood Red Shoes me réveillent en sursaut. Un simple duo, mais quel duo ! La jolie chanteuse Laura-Mary Carter débute le concert par une photo de la foule. Ca, c’est fait. Et puis le pilonnage rythmique de la batterie commence. Puissant, intense, furieux. LE son 100% rock du festival. Tout en chantant en même temps bien sûr. La guitariste, cheveux noirs de jais devant les yeux, laisse parfois apparaître ses jolis yeux bleus, entre deux riffs de guitare et accompagne à la perfection Steven Ansell. Je suis scotchée. Que dire de plus ? Un groupe déjà bien rôdé qui, bien que n’étant que deux sur scène… assure grave. Je connaissais déjà le CD, mais là, en concert, on entre encore dans une nouvelle dimension. "I’m so I’m so distracted", le refrain du titre "ADHD" m’est resté dans la tête jusqu’au groupe suivant.
Les Dandy Warhols. Leur seule date en France pour cette année me semble-t-il. La place des Allobroges est noire de monde, encore plus que pour les Blood Red Shoes. Bienvenue dans la quatrième dimension.
Après l’attente un peu longue pour les balances, les quatre membres apparaissent enfin. Le chanteur me fascine, allez savoir pourquoi. Par son look, par sa voix, par son attitude ? Peut-être qu’en regardant les photos vous comprendrez, moi je ne sais toujours pas.
Leur musique est indéfinissable. Pop-rock c’est sûr, d’aucuns diront psychédélique, en tout cas ils ont le don de vous envoyer en orbite pour un voyage en dehors des standards de musiques actuelles.
Une impression indéfinissable donc, de bien-être et de bonheur musical.
Le Festival Musiques en Stock s’achève donc sur ce concert exceptionnel. Le temps fut particulièrement clément, même si peu de temps avant la fin quelques gouttes m’ont fait une petite frayeur pendant deux minutes (chrono), faisant fuir quelques personnes. La programmation était vraiment excellente, l’ambiance très conviviale et la taille humaine de ce festival en ont fait un grand moment de bonheur. Merci au passage aux membres de la sécurité et aux organisateurs et membres de la communication, tous très sympathiques, pour une organisations aux petits oignons. Et à l’année prochaine ! |