Réalisé par Peter Berg. USA. 2008. Avec : Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman.
A Hollywood, le temps est venu le temps de retourner sa veste concernant les super héros. Après les avoir hautement considérés, jusqu’à leur donner un genre cinématographique quasiment dédié, le super héros est à présent parodié ("Super héro movie") et caricaturé : Hancock.
Hancock est un homme (un être humanoïde) doté de pouvoirs, lui-même ne sachant pas d’où il les tient. Il vit mal sa solitude, et fait le bien sans s’appliquer comme on l’attend d’un héros "propre".
Prenant conscience qu’il veut faire quelque chose de sa vie, il accepte l’aide d’un conseiller en image, qui va le ré-éduquer dans ses actions publiques et son comportement.
Sur ce postulat de base, on pouvait espérer un film intelligent, une légère critique de la société au sein d’un film avec de l’action, des idées… un blockbuster intelligent.
D’autant plus que la presse arguait des phrases du style "enfin Hollywood ose le cynisme". On attendait donc un film du niveau de I Robot dans la qualité du genre, du discours et du rendu.
Peine perdue. Hancock est un pur produit superficiel et déjà surestimé. Ce pourrait être l’adaptation de la série Heroes sur grand écran. Si la première moitié du film tient la route sans réellement passionner, la suite abracadadadabrantesque fait tomber le film au niveau d’un Transporteur 2. Faire un film de super héros auquel le public croit est difficile. Celui-ci rate son atterrissage.
L’intérêt du film (et son sujet principal au passage) est à peine effleuré alors qu’il aurait été possible de faire quelque chose de vraiment irrévérencieux sur les médias, le comportement versatile des gens, et le travail de "l’image" du héros, de l’homme dans la société moderne.
Dans la bande dessinée Spider Man, l’homme araignée en arrive un jour à un point où il est détesté par la population. Il ne peut plus apparaître en tant que Spider Man. Les auteurs de Marvel avaient développé cette idée brillamment, avec sensibilité et profondeur, développant en un seul épisode toutes les idées qui auraient pu nourrir le scénario de Hancock.
Rien de tout cela. Hancock est une superproduction fainéante, sans épaisseur, et pourtant prétentieuse. Le personnage est finalement le même que celui de Bruce Willis dans Die Hard : un antihéros. Mais cela a déjà été fait, donc.
Finalement, ce qui va redonner le souffle aux films de super héros, ce sont leurs créateurs : les studios Marvel, et DC Comics. |