Volume One. Voilà un titre de disque bien peu attirant de prime abord évoquant plus une quelconque compilation à la chaine façon "Le meilleur de la flûte de pan entièrement bruité à la bouche" ou une sélection sans finesse d'un magazine à grand tirage à conserver dans sa boîte à gants.
Pourtant, avant de remiser cet album avec les compilations, on s'intéresse à ce curieux nom de groupe apposé sur la pochette, She and Him. Qui est Elle et qui est Lui ?
Et bien la demoiselle qui mène ce disque de bout en bout d'une voix impeccable s'appelle Zooey Deschanel (rien à voir avec le groupe stéphanois) et vient du monde de la tv et du cinéma ("L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" et quelques autres séries). Jeune fille dont la voix douce et mélodique, très 60's, est bluffante de maturité.
Le garçon est plus connu, au moins par vous, fidèles lecteurs, puisqu'il s'agit de personne d'autre que du talentueux et habituellement solitaire M. Ward (Matt pour les intimes).
Autant prévenir tout de suite, si vous n'êtes pas fan des années 60, des mélodies propres sur elles et des arrangements à la Lee Hazelwood ou Phil Spector, vous risquez de passer un assez mauvais moment pendant cette petite demi-heure que dure ce disque.
En revanche, si vous aimez Regina Spector ou Vashty Bunyan et si le Fakebook (ne pas confondre avec l'affreux site où on se fait plein de faux amis) de Yo la Tengo (qui a d'ailleurs servi occasionnellement de backing band au duo) n'a plus de secret pour vous, Volume One devrait pleinement vous réjouir.
Ces chansons d'amour et de "désamour" sur un ton presque yéyé (ne dirait-on pas Sheila sur "This is not a test" ou bien pour les plus jeunes et les plus snobs, Feist) s'écoutent avec un certain plaisir et ont le don de mettre en joie l'auditeur grâce à la musique très bien guidée de Ward, même si on n'échappe pas aux clichés du genre comme sur "Take it back" mais également aux textes de Deschanel toujours à la frontière du sentimental et du sexy.
Vintage jusqu'au bout de "Swing low sweet chariot" interprété a capella avec un énorme souffle en guise d'accompagnement qui termine en douceur ce trop court album. Volume One appelle évidemment à un deuxième volet par cet improbable duo qui réussit là un bien joli voyage dans le temps. |