Récital conçu et mis en scène par Nicolas Vallée, interprété par Caroline Loeb accompagnée par Patrick Brugalières
Après avoir s’être consacrée à la mise en scène de spectacles musicaux, dans des registres aussi éclectiques que celui des bartoniens Weepers Circus ou l’art lyrique avec Edwige Bourdy dans "L’oiseau rare", Caroline Loeb, a sans doute éprouvé des fourmis dans les pieds et ressenti des chatouillis dans la gorge. Du coup, elle a rempilé avec un album, Crime parfait, sorti en 2007, et se retrouve sous les feux des projecteurs avec "Mistinguett, Madonna et moi".
Ce spectacle conçu par Nicolas Vallée, qui en assure également la mise en scène, et la complicité musicale de l’accordéoniste compositeur Patrick Brugalières qui l’accompagne en direct live, pend la forme d’un tour de chant théâtralisé ou plutôt music-hallisé puisqu’il se présente aussi comme un hommage aux femmes qui ont brillé au firmament du music hall et qui n’étaient pas les dernières le jour de la distribution de l’esprit de répartie.
Du clown à la diva glamour, du titi parisien à la star internationale, Caroline Loeb endosse tous les rôles avec un naturel et un chic fous. Car elle a, à la fois, du chien et de la classe, ce qui lui permet de pouvoir tout se permettre justement, comme chanter un couplet de "La bonne du curé" en improbable costume de poireau récupéré sur une vide-grenier tout en restant classieuse.
Puisant dans le répertoire de la chanson française, Serge Gainsbourg en tête, qu’elle affectionne comme dans les classiques des revues des années folles ponctuées de création personnelles, "
Accointances", "
Tallulah, darling", elle nous entraîne dans le sillage parfumé et sulfureux des grandes figures légendaires telles Mae West, Mistinguett, Arletty, Joséphine Baker, Marilyn, Zizi Jeanmaire, ou plus contemporaines, Madonna et Jane Birkin, et toute une pléiade de femmes.
Caroline Loeb, la chanteuse, dont le nom est indissociablement lié à la chanson, "
C’est la ouate" tube incontournable des années 80, devenu culte, qui lui a empoisonné la vie mais dont elle est aujourd’hui délivrée au point d’en donner ici une version relookée ravageuse, n’a pas une voix de castafiore, mais comme elle le dit si judicieusement : "on n’est pas à l’Opéra !", et chante juste avec un bonheur si évident qu’il est communicatif.
Costumes chic et choc et lumières travaillées habillent joliment l’interprète qui délivre une prestation nette et sans bavure. Une professionnelle, tout simplement.
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