Pièce dramatique en un acte de Tennesse Williams, mise en scène de Agathe Schumacher, avec Marie Chaufour et une vidéo de Eduardo Lamora.
Dans le sud profond de l’Amérique des années 50, dans une petite ville au trou du cul du monde où les trains passent sans s’arrêter et où les rails ne mènent nulle part puisqu’à les suivre à la manière des funambules on ne dépasse guère le stade de la citerne, Willie survit à la misère et à une solitude désespérée.
Une jeune fille fragile, à peine sortie de l’enfance, livrée à elle-même par des parents à la dérive qui l’y ont abandonné après la mort de sa sœur aînée morte de tuberculose dont elle va reprendre le petit commerce galant et qui n’a d’autre échappatoire que de s’inventer un autre monde.
Le monologue de ce personnage schizoïde, personnage qui préfigure ceux récurrents de l’œuvre de Tennessee Williams, notamment celui de Blanche de "Un tramway nommé désir", oscillant entre réalité pathétique et poésie lumineuse, constitue un challenge périlleux pour un metteur en scène et une partition de choix pour une comédienne.
Si le doublement de la représentation scénique par une mise images, la narration scénique désincarnée dans une mise en scène de Agathe Schumacher, et une transposition, qui se veut onirique, par l’image, filmée par Eduardo Lamora
, ne convainc pas totalement dans la mesure où, par deux traitements différents du texte, il instaure une dispensable juxtaposition, il faut néanmoins saluer la prestation de la comédienne, Marie Chaufour , qui a assurément de la personnalité, du talent et une belle présence sur scène.
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