17 Heures, les festivaliers les moins fatigués et sans doute accros à l’indie pop anglaise sont déjà nombreux pour accueillir Pete and the Pirates. L’envie de découvrir ce groupe prometteur sur scène fait oublier le soleil encore très accablant en ce tout début de soirée. Très bons sur scène, Pete and the Pirates font penser à « Clap Your Hands Say Yeah ! » ou encore aux dynamiques « Spinto Band ». Grâce à ses mélodies et une énergie à revendre ce groupe fait partie des jeunes espoirs au même titre que les « Arctic Monkeys » il y a 2 ans.
Retour sous le seul chapiteau couvert où jouent depuis déjà une petite demi-heure les Mishima. Emmené par David Caraben, ce groupe sophistiqué barcelonais est en terrain conquis. Musique classieuse, arrangements minutieux : voici une agréable découverte.
Sur la même scène suit Peter Von Poehl. Malheureusement ce suédois davantage connu en France et en Allemagne n’attire que peu de monde (De plus au même moment les Kooks jouent sur la grande scène). Entouré de 4 musiciens dont un saxophoniste et l’excellent Charlie O à l’orgue, ce song-writer hors normes distille des mélodies impeccables pour le plus grand plaisir des spectateurs. Peter Von Poehl ne cesse de remercier le public venu l’applaudir. Succès bien mérité.
19 H passées, il reste encore un peu de temps pour découvrir Shout Out Louds avant de s’attaquer aux poids lourds têtes d’affiche du festival. Comme Peter Von Poehl ce groupe vient de suède, mais sa musique est davantage inspirée par des groupes tels que The Cure, ou bien encore le rock brut des Strokes. Effectivement, la voix de Adam Olenius nous rappelle même un peu celle de Robert Smith. Le public nombreux apprécie pleinement leurs titres déjà accrocheurs.
Il est temps de passer aux choses sérieuses, The Breeders sont très attendus. Les festivaliers de toutes générations confondues s’amassent devant la grande scène. Le concert commence en toute beauté avec l’excellent titre « No Aloha » à consonance très « Pixies ». Les deux sœurs Kim et Kelley toujours souriantes et attachantes font oublier le coté brouillon du concert. La majorité des titres phares sont joués . « Cannonball » est repris en cœur par le public, les récents « Bang on » ou « It's the love » tirés du dernier album « Mountain battles » trouvent également leur place. Le détonant « Tipp City »nous ramène à l’époque de The Amps. La sympathique ballade « Drivin' on 9 » avec au violon une Kelley visiblement débutante, sera prétexte à de nombreuse plaisanteries. Superbe reprise avec « Happyness is a warm gun», déjà présente sur leur 1er Lp. « Regalame esta noche » chantée par Kelley prend toute son ampleur contrairement à l’album où il fait un peu figure d’ovni. Puis les sœurs jumelles disparaîtront aussi vite qu’elles sont arrivées, nous laissant un souvenir impérissable de ce concert.
Les Stranglers jouent déjà sur la deuxième grande scène. Le public est visiblement touché et content de se replonger dans les vieux succès « Always the Sun », « Golden Brown » ou le très Punk « Peaches ». Par contre la surprise et peut être la déception sont de taille lorsque l’on se décide à s’approcher de la scène pour constater que seul Jean-Jacques Burnel et Dave Greenfields sont présents. Le chant et la batterie sont désormais assurés par deux inconnus. En effet, le chanteur Hugh Cornwell et le batteur Jet Black membres fondateurs du groupe ont déclarés forfait depuis déjà quelques années.
21H 30, retour sur le lieu où viennent de se produire les Breeders pour voir les Kings Of Leon. La foule dense montre que l’Espagne a également succombé au récent succès commercial de ces américains avec leur dernier opus « Because Of The Times ». Les festivaliers apprécient ce méga-show aux titres formatés pour la scène.
Enfin, il est temps de se précipiter à nouveau vers l’autre grande scène car ce soir va se jouer un concert mythique : en effet Mogwai, groupe connu pour être le gardien du mouvement post-rock depuis 1997 avec le dévastateur Lp « Young Team », va nous rejouer entièrement cet album et produire une performance exceptionnelle. Et quelle claque ! Dès les premiers longs morceaux, l’ambiance est là, inaltérable. Distorsions, larsens et mélodies mélancoliques sont toujours au rendez-vous. Mogwai a eu la bonne idée de partager avec nous ces morceaux somptueux avant la sortie d’un nouvel album prometteur pour cet automne. Le final est malheureusement perturbé par le début du set des Sex Pistols sur la scène opposée. Les écossais en sourient et terminent en apothéose.
Les festivaliers se serrent devant la grande scène où se produisent les Sex Pistols, sans doute beaucoup par curiosité. En effet, avec sa tenue excentrique, Johnny Rotten a toujours une réputation à tenir ! (même jusque dans les backstages avec une altercation avec le leader des Bloc Party présents ce soir-là !). La prestation est sans surprise.
Une partie de la foule décide d’aller voir les Raveonettes. C’est ainsi qu’un public dense se retrouve devant la petite scène pour le plus grand bonheur des danois surpris qu’il n’y ait pas plus de monde resté devant les Sex Pistols. Leur musique oscille entre Ramones, Jesus and Mary Chain et le rock des années 50. Suspendu à ce moment de plaisir, le public n’en perd pas une miette et tout au long du concert chante et danse.
La foule se scinde ensuite entre Kaiser Chiefs, qui était déjà là l’année passée et les brésiliens de CSS. Les Barcelonais redoublent d’énergie pour danser sur cette disco-pop. Toutefois, Lovefoxx semble perdue sur cette immense scène devant cette marée humaine.
Quelques spectateurs séduits par la beauté du dernier album de Leila « Blood Looms and Blooms » viennent assister à son concert. L’artiste iranienne touche à tout et bidouilleuse de sons nous délivre ici un show qui déconcerte le public par sa manière de pousser volume et distorsion à l’extrême. Heureusement les morceaux chantés nous replongent dans l’atmosphère de l’album.
2H15 : alors que les festivaliers sont au summum de leur forme, les Foals entrent en scène. Ces petits génies d’Oxford ont déjà atteint la notoriété d’un grand groupe rock avec seulement un album à leur actif. Cette ascension fulgurante et le style musical nous rappellent les Bloc Party.
Dernier et long concert rock de la soirée avec Los Planetas, groupe populaire espagnol mais inconnu en France qui permet aux Barcelonais de poursuivre la fête jusqu’au petit matin.
C’est ainsi que s’achève ce festival intense avec pas moins de 63 concerts en 2 jours. Comme l’année dernière, l’équilibre est parfait entre la musique électro-dance et le rock indé. L’organisation est impeccable avec une seule fausse note : l’annulation des Sons and Daughters. Cette année encore, malgré la concurrence toute proche de Benicassim le même week-end et la présence de Bruce Springsteen au Neu Camp de Barcelone, Summercase a affiché complet. C’est un festival qui mérite le détour. |