Au menu de cette quatrième journée du festival Indétendances 2008, la Fnac nous a concocté un programme spécial Rap-Hip Hop. A 18H, c’est Philémon qui ouvre les festivités.
Côté tenue vestimentaire, le monsieur a de l’humour : il porte un large T-shirt noir où on peut lire "Le rap, c’était mieux avant".
Joli clin d’œil pour cet artiste qui veut renouveler le genre en décloisonnant le rap français. Issu du théâtre, Philémon est à l’aise avec les mots mais surtout avec l’improvisation. Il n’hésite pas durant le set à improviser un texte dont il puise l’inspiration dans le dialogue qu’il a entamé avec le public. La formation à 7 musiciens (guitare, basse, clavier, batterie, platines et deux personnes au chant dont Philémon) propose un rap musicalement "riches", les mélodies assez douces portent des textes majoritairement en français. On sent que l’artiste se cherche encore un peu, mais les morceaux sont prometteurs… à suivre de près…
C’est vers 19h que James Deano prend le relai dans une formation plus resserré. Le trio (2 chants et platines) vient de Belgique. A sa tête, James Deano, grand gaillard blond, lunettes noires, polo et casquette rouge, déroule un rap qui flirte avec tous les poncifs du genre : caisse, frics et belles nanas.
Pris au premier degré, les textes pourraient rapidement lasser. Mais il faudrait être stupide pour ne pas voir les touches d’humour (belge ?) pointer sous cette couche de vernis bling-bling. Et de l’humour, il en a revendre, celui qui n’hésite pas à mettre en musique son histoire personnel de "fils du commissaire" : le texte est drôle et plein d’autodérision… Passés les premiers a priori, on se plait donc à écouter les histoires que nous raconte l’autoproclamé prince du Hip-Hop Belge.
Changement de ton radical avec Svinkels. Le groupe, formé il y a 10 ans autour de ces 3 leaders (Gérard Baste, Nikus Pokus et Mr. Xavier), est difficile à classer : entre Hip-Hop et Punk selon les morceaux.
Une chose est sûre, ça déménage ! Enorme énergie pour un groupe qui a visiblement l’habitude de la scène (plus de 450 concerts depuis leur création). Le public d’aficionados ne trompe pas : les dix premiers rangs sont entièrement acquis à la cause de leur groupe.
C’est impressionnant de voir ce parterre de punk-à-chiens, de fans du Hip-hop et de rap bouger à l’unisson sur les tubes qu’enchaine Svinkels.
C’est festif et ça met le feu à tout le public de Paris Plage.
Et quand retentirent les premiers accords de "Droit dans le mur", c’est de la pure folie ! Les textes dont drôles et insolents, les rythmiques efficaces… Du tout bon !
Enfin, pour clôturer cette chaude journée, MAP revient à Paris Plage. Après leur passage très remarqué en 2006, les Ch’tis du "Ministère des Affaires Populaires" sont de retour à Paname avec des textes "politiquement engagés", qui dénoncent avec force la politique du gouvernement actuel en matière d’immigration, accompagnés par des mélodies aux accents orientaux où l’accordéon et le violon côtoient les platines... Prenant la défense des minorités opprimées, MAP n’hésite pas à pointer du doigt les incohérences et les dérives du système et les injustices dont nous sommes tous les jours témoins. C’est franc, bien écrit et ça touche en plein dans le mille ! Une jolie façon de nous appeler à ne pas baisser les bras tout en faisant la fête.
En conclusion, la Fnac nous a encore proposés ce soir une programmation cohérente et de grande qualité !
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