La carrière, en France, de Aimee Mann n'est pas forcément couronnée d'un grand succès si ce n'est auprès des critiques spécialisés et d'un public versé dans la pop américaine, tendance country.
Habituée, voire spécialisée à chanter la vie de gens ordinaires avec ses hauts mais surtout ses bas (le précédent album de l'américaine était consacré aux vétérans du Vietnam par exemple), Aimee Mann ne déroge pas à la règle avec @#%&*! Smilers.
Dans @#%&*! Smilers, il y est en effet question des gloires (un peu) et déboires (essentiellement) d'américains moyens. Des frustrations, des chagrins, des rêves inassouvis, tout y passe. La musique, très pop, faite de cordes et de piano est sinon joyeuse plutôt entrainante, contrastant parfois avec le propos pas toujours très optimiste.
La voix est, elle aussi, très sûre d'elle, presque trop appliquée parfois. On aurait aimé plus d'émotion, de sensibilité à la place de cette assurance toute américaine que l'on déteste sur les disques caritatifs collectifs par exemple. Les touches de piano sont souvent frappées trop fort, offrant une sonorité entre Supertramp et Jackson Browne.
Alors bien sûr, les mélodies sont assez belles la plupart du temps mais Aimee Mann donne l'impression d'en faire trop dans un registre qui tire parfois presque vers la caricature de la chanteuse américaine un peu trop patriote, il ne manque que le drapeau américain flottant en fond de scène (c’est peut-être le cas, je ne l’ai jamais vu sur scène).
De belles chansons qui manquent par trop d’humanité pour en faire autre chose que de la variété américaine sans grand intérêt. Dommage. |