Comédie dramatique de Sonia Ristic, mise en scène de Magali Léris, avec Philippe Awat, Sandy Boizard, Kim Koolenn, Marc Lamigeon, Serge Maggiani, Fanny Paliard, Rafaél Revès et, en alternance Léo Couture, Corten Perez-Houris et Ludovic Duplessis.
Le Studio Casanova d'Ivry ouvre sa saison avec "Sniper avenue", un texte de Sonia Ristic, construit à partir de témoignages de citoyens de Sarajevo, qui est le lauréat 2006-2007 du concours Nouvelles Ecritures organisé par le Théâtre de Cachan, le Théâtre des Quartiers d'Ivry et la Scène Watteau, qui vise à promouvoir, en associant le public, l’écriture héâtrale contemporaine.
A Sarajevo, ville assiégée pendant près de quatre années et abandonnée de tous, dans une rue rebaptisée "Sniper avenue", coupures de courant, pénurie alimentaire, alertes aériennes
et tireurs embusqués constituent le lot des civils. "Sniper avenue" retrace le quotidien d'une famille, prisonnière dans sa propre ville, qui ne sait si elle doit résister ou fuir.
Avec la collaboration de Yves Collet pour la scénographie et Bruno Rudtmann aux lumières, Magali Leiris réalise un remarquable travail pour donner une densité dramaturgique au texte de Sonia Ristic.
En effet, "Sniper avenue" se présente comme une chronique narrative d'une situation de guerre au travers du quotidien, du regard et des différentes aspirations de trois sœurs bosniennes, un quotidien rythmé comme des scénettes journalières, égrené comme les pages d'un éphéméride, qui repose essentiellement sur un tragique relaté par la voie des émotions qui ressortit davantage au littéraire.
A cet égard, le sujet est intemporel et universel ; Sonia Ristic lui donne simplement une coloration "typique" et le spectateur n'y trouvera pas, malgré le titre, l'implantation spatio-temporelle, la présence d'un sniper en fond de scène et quelques allusions historiques, de débat de fond ni de quoi alimenter une réflexion socio-politique.
La distribution est judicieuse et les comédiens assurent leur partition de manière remarquable. Sandy Boizard, Kim Koolenn et Fanny Paliard sont toujours justes dans leur des rôles au fil du rasoir et les trop brèves apparitions des excellents Philippe Awat et Serge Maggiari sont un régal.
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