Qu'est-ce que c'est que ce putain de disque ?
Troisième du groupe, déjà, ce n'est qu'avec ce Skeleton que le son de ce groupe de Los Angeles nous parvient. Notamment par l'intermediaire de No Age, autre groupe de LA qui a sorti ce disque sur son propre label, Post Present Medium. Pas de fumée sans feu donc et là où No Age passe, Abe Vigoda repousse.
Longtemps estampillé punk, le groupe a définitivement, semble-t-il, franchi le pas vers des sons plus pop sans pour autant être devenu plus raisonnable. Car, lorsque l'on découvre cet album (mais ça fonctionne aussi une fois l'effet de surprise passé), c'est une sacrée claque que l'on se prend. Imaginez un peu Animal Collective qui ferait un boeuf avec No Age...
Vous y êtes ? Bien, rajouter à cela la Compagnie Créole qui jouerait non loin derrière. Vous voyez le tableau ? Ça fait peur, hein !
Pourtant, ces percussions venues tout droit des Caraïbes, ces guitares dissonantes et cette sensation que plusieurs mélodies s'entremêlent sans aucune raison, ni aucune règle au sein d'un même morceau font de ce disque une sorte d'ovni quasi-burlesque et assez ludique.
Entre roulements de tambours désordonnés et chant complètement barré, le groupe ne manque pas d'idée pour massacrer leur pop avec les arrangements les plus dissonants et au rythme du cheval au galop, du genre de ceux qui auraient désarçonné leur cavalier avant de se mettre à courir tous azimuths.
Mais contrairement à toute la clique Animal Collective, Arcade Fire et j'en passe, les titres sont très courts. Et si vous en avez assez des longues progressions sonores des minutes durant pour arriver au bouquet final resplendissant d'harmonies inattendues et innondées d'instruments, ce Skeleton est d'autant plus fait pour vous. Les 14 titres défilent en une trentaine de minutes (sans doute leur côté
punk) et chaque morceau ne laisse aucun répit à l'auditeur. Ça demarre directement dans le vif du sujet et ça se termine en 2 minutes 30, tel un éjaculateur précoce qui aurait invité à dîner son actrice x favorite.
Cette débauche d'énergie peut néanmoins taper un peu sur les nerfs si vous êtes plutôt fan de songwriting et de guitares claires mais le phénomene Abe Vigoda est tout de même assez surprenant pour mériter le détour, à vos propres risques... de rejet ou d'addiction spontanés ! |